Dans un poste facebook publié hier, lundi 9 septembre 2024, la galeriste Aïcha Gorgi a attiré l’attention des responsables sur le sort réservé à l’œuvre en fer forgé de son père, Abdelaziz Gorgi, l’un des pionniers de l’art moderne en Tunisie, ornant depuis des décennies la façade de la Poste Tunisienne à la place Pasteur à Tunis.
«Cela faisait longtemps que je n’étais pas passée par la place Pasteur et quel fut le choc quand j’ai vu l’œuvre de Gorgi en fer forgé presque illisible, pleine de poussière et de taches de peinture blanche qu’elle reçoit chaque fois que la poste peint sa façade», a-t-elle écrit. Et d’ajouter : «J’ai aussi remarqué tous les travaux d’embellissement du jardin qui se trouve en face de la poste et de la piscine municipale. Il faudrait peut être une visite de monsieur le président pour que vous preniez conscience que c’est notre patrimoine et que c’est non assistance à patrimoine en danger.»
Dans la grisaille ambiante actuelle en Tunisie, et dont l’art et le patrimoine ne sont pas les seuls victimes, Aïcha Gorgi entrevoit un éclair de lumière et une lueur d’espoir : «Il y a quelques jours, j’ai été arrêtée par un policier pour un contrôle de papier routinier, quand il a lu mon nom, il m’a dit demandé si j’avais un lien de parenté avec l’artiste Gorgi et il m’a parlé avec beaucoup d’émotion et de fierté de la fresque de la place Pasteur», raconte la galeriste, en se félicitant d’avoir rencontré «un policier aussi cultivé».
«Oui, la culture est le liant qui fait qu’on soit tunisien, c’est le ciment d’une société et c’est ce qui formera les futures générations qui ne seront jamais perdus parce qu’ils sauront toujours d’où ils viennent», conclue-t-elle.
Il reste aux responsables de la Poste Tunisienne, qui ne manquent pas de moyens, de faire le nécessaire pour restaurer la fresque en fer forgé d’Abdelaziz Gorgi, une œuvre d’art de grande valeur artistique et patrimoniale, qui orne la façade de l’un de leurs plus vieux bâtiments à Tunis.
I. B.