La Tunisie n’a pas aujourd’hui de leader capable de redonner confiance aux citoyens dans l’Etat, a estimé Ridha Charfeddine, dirigeant et député de Nidaa Tounes.
De passage à « Politica » sur Jawhara FM, aujourd’hui, lundi 11 juin 2018, l’homme d’affaires et président de l’Etoile sportive du sahel (ESS) a indiqué que la seule préoccupation de la classe politique actuelle est de se positionner en perspective des prochaines échéances électorales qui, rappelons-le, sont les législatives et présidentielles de 2019.
«Nous avons besoin d’une personne qui ne pense pas à se présenter ni aux élections de 2019 ni à celles de 2024. Cette personne doit seulement arriver à nous faire sortir de la crise aiguë qui sévit actuellement dans le pays», a déclaré Ridha Charfeddine, ajoutant que les hommes politiques n’ont pas essayé de comprendre les vraies raisons qui poussent les jeunes tunisiens au chômage à migrer clandestinement vers les côtes européennes.
Le député de Nidaa Tounes a, par ailleurs, estimé que le limogeage de l’ancien ministre de l’Intérieur, Lotfi Brahem, est une grave erreur, étant donné que la saison touristique estivale approche à grand pas, ce qui nécessite une vigilance à toute épreuve au niveau de la sécurité, laissant ainsi entendre que ce dernier assurait lui-même, quand il était en poste, la garde de toutes les plages et de tous les hôtels de Tunisie, et que, après son départ, les structures de la sécurité s’évaporeraient dans la nature, comme s’il n’y a pas une continuité des services de l’Etat, la sécurité y compris.
«Le timing du limogeage de Lotfi Brahem est mauvais. En plus, je ne vois pas qu’il est le responsable du naufrage du bateau des migrants clandestins aux larges de Kerkennah. Depuis plus d’un an, près de 85 délégués ont été limogés de leurs postes et on n’a toujours pas nommé leurs remplaçants. Certains d’entre eux sont d’ailleurs soupçonnés de corruption», a-t-il indiqué.
Résumons-nous: le regain de sécurité dans les zones touristiques, nous le devons à M. Brahem, mais ce dernier n’a aucune responsabilité dans le naufrage de bateaux de migrants clandestins, qui partent des côtes tunisiennes au vu et au su des services de sécurité. Si ce n’est pas là une contradiction, elle lui ressemble énormément.
Bien sûr, le fait que M. Brahem soit originaire de Sousse, le fief de M. Charfeddine, n’a rien à voir avec la position de ce dernier vis-à-vis du limogeage de l’ancien ministre de l’Intérieur !
Ceux qui veulent comprendre pourquoi la Tunisie va si mal aujourd’hui ont, ici, un début de réponse…
E. B. A.
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