Les parents de Tarek Belkacem sont formels : il s’agit bien de leur fils. Ils accusent la police de la Goutte-d’Or de bavure.
Les parents de Tarek Belkacem, tué avant-hier, jeudi 7 janvier 2016, devant le commissariat de la Goutte-d’Or, dans le 18e arrondissement de Paris, ont reconnu leur fils sur la photo publiée par les médias et l’ont confirmé aux autorités françaises.
Pour la famille de Tarek, il s’agit d’une bavure policière. «Tarek n’a aucun lien avec l’extrémisme religieux. D’ailleurs il était en Allemagne et était arrivé en France, 3 jours avant le drame, pour récupérer des papiers que sa sœur lui a envoyé par le biais d’un proche à Paris», a indiqué le père à Sabra FM. Et d’ajouter: «Il tentait de refaire sa vie et de travailler dignement pour aider sa famille. Mon fils a été injustement abattu et nous appelons les autorités tunisiennes à ne pas nous lâcher et à suivre l’enquête pour que justice soit faite».
Pour la maman, le dispositif explosif factice retrouvé sur le corps de Tarek, dont parle la police française, serait un sac-banane dans lequel il a l’habitude de ranger ses papiers et son argent.
«Il ne m’avait pas appelé jeudi et je savais qu’il y avait quelque chose de grave, d’autant que son téléphone sonnait sans réponse. La France a tué mon fils. Les policiers auraient pu lui tirer dans les jambes et non l’abattre, surtout qu’il ne représentait aucun danger», a-t-elle indiqué.
Rappelons que des témoins ont contredit la version des policiers et rapporté à BFMTV que l’homme n’était pas armé et n’a pas crié «Allah akbar» (dieu est grand), la profession de foi musulmane, mais il ne s’était pas éloigné quand les policiers le lui ont demandé.
Tarek Belkacem (24 ans), originaire de la localité Ouled Chamekh, gouvernorat Mahdia, avait quitté la Tunisie en 2010 pour chercher du travail en France. Après son arrestation, en 2013, pour vol, dans le sud de la France, il s’était présenté sous la fausse identité de Salah Ali, indiquant qu’il était marocain et sans domicile fixe (SDF), avant de partir en Allemagne pour y travailler. Il était d’ailleurs en train de préparer ses papiers et avait annoncé à sa famille qu’il rentrerait probablement en été, une fois ses papiers en règle.
Selon ses proches, Tarek se serait rendu au poste de police probablement pour demander un renseignement sur ses papiers.
Y. N.
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