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Nidaa : Le ver était dans le fruit depuis la rencontre de Paris

Caid-Essebsi-+-Ghannouchi

Pour avoir fait alliance avec les islamistes, Nidaa finira comme les deux autres partis qui l’ont précédé dans cette voie et trahi leurs électeurs: Ettakatol et CPR.

Par Rachid Barnat

Certains Nidaa-istes, tout comme certains journalistes, s’évertuent à minimiser la crise qui secoue Nidaa, la réduisant à une affaire de népotisme ! Naïfs ?

Ces derniers font semblant de n’avoir pas compris le profond malaise des électeurs de Nidaa, qu’ils tentent de mettre sur le compte d’une simple chamaillerie interne autour de la personne du fils de Béji Caïd Essebsi. Ils croient pouvoir rabibocher les mécontents en annulant tout simplement le congrès de la honte qui a intronisé le fils de Béji Caïd Essebsi hériter de Nidaa !

Ils croient naïvement (?) qu’on peut faire du neuf avec du vieux, alors que Béji Caïd Essebsi s’est compromis avec Rached Ghannouchi depuis leur rencontre à Paris (fin août 2013, NDLR), au point de lui laisser la main sur les affaires de l’Etat… contre l’arrêt du terrorisme.

La compromission avec les islamistes

Le problème n’est pas que népotisme, c’est beaucoup plus profond que ça, puisque ce parti a trahi ce pourquoi il a été créé: faire barrage aux Frères musulmans et combattre l’obscurantisme qu’ils diffusent dans la société tunisienne depuis leur retour d’exil.

Nidaa s’est discrédité et la compromission de Béji Caïd Essebsi avec les Frères musulmans n’est plus un secret; puisque ceux-ci appliquent leur programme sous couvert de Nidaa… et l’islamisation de la société se poursuit tout comme le terrorisme. Il n’est plus possible de faire machine arrière: ce parti finira comme les deux autres qui ont trahi gravement leurs électeurs: Ettakatol et le sinistre CPR.

Béji Caïd Essebsi aurait-il douté de sa popularité, pour aller quémander lui aussi le soutien de Ghannouchi pour s’assurer de son élection? Probablement que oui. Autrement qu’est-ce qui explique qu’il ait eu recours à cet individu. Aurait-il fini, comme Mustapha Ben Jaafar (Ettakatol) et Moncef Marzouki (CPR), par le croire indispensable et incontournable pour pouvoir accéder au pouvoir? Pourquoi le bourguibiste qu’il dit être n’a-t-il pas fait confiance aux Tunisiens pour se passer de l’aval des Frères musulmans?

Les erreurs «stratégiques» de Caïd Essebsi

Est-ce la forte tentation de Carthage qui l’a poussé à se compromettre avec Ghannouchi?

L’ayant fait, il est désormais lié à ce sinistre individu haï par des millions de Tunisiens. Ce faisant, il a jeté l’opprobre sur son parti, Nidaa Tounes. Dommage! Car il aurait pu lui et Nidaa se passer des Frères s’ils avaient fait confiance aux Tunisiens dont une vague de sympathie les poussait vers eux, pour faire barrage aux islamistes devenus leur cauchemar. Ce que trois élections ont confirmé.

La «rencontre de Paris» constitue la faute originelle qui marquera à jamais ce parti, auquel plus personne ne pourra plus faire confiance.

Il faut un nouveau parti qui annonce clairement son refus de collaboration avec les Frères musulmans et donne des gages de ne pas refaire les erreurs «stratégiques» faites par Béji Caïd Essebsi.

Blog de l’auteur.

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