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La filière laitière tunisienne sérieusement menacée

Une hausse des prix est toujours impopulaire, surtout quand il s’agit d’un produit de première nécessité comme le lait, mais le refus de la hausse voulue par les professionnels du secteur risque de détruire cette filière qui a longtemps été la fierté de l’agriculture et de l’industrie en Tunisie.

Par Imed Bahri

L’ensemble de la filière tunisienne est dans l’œil du cyclone, pourtant cette filière constitue une fierté car elle a donné au pays son autosuffisance laitière et s’est distinguée par sa qualité qui lui a permis de devenir une force exportatrice surtout sur le marché maghrébin où elle a arrachée sa place en dépit des difficultés notamment relatives aux politiques protectionnistes de nos voisins maghrébins, où il n’est pas facile de pénétrer un marché, de se frayer une bonne place parmi la concurrence et devenir le produit de référence.

Des exploitants agricoles et des industriels menacés

Aujourd’hui cette filière laitière aussi bien ancrée dans le monde agricole qu’industrielle est en pleine zone de turbulence. Des milliers d’exploitants agricoles et d’emplois dans l’industrie laitière sont menacées.

En effet, les éleveurs sont victimes du coût excessif de la production. Pour y palier, ils réclament à ce qu’il y ait une augmentation légitime du prix de vente aux groupes laitiers qui à leur tour, logiquement et naturellement, doivent effectuer une majoration du prix de vente du litre de lait afin de ne pas vendre à perte.

Mais le gouvernement refuse toute majoration. Résultat des courses, toute la filière souffre et se trouve gravement menacée. Déjà, «180 éleveurs ont mis la clef sous le paillasson», comme le souligne ‘‘La Presse’’ ce matin, lundi 2 juillet 2018, ce qui a engendré une baisse de la production de 20%.

Sur ce dossier particulièrement le gouvernement commet une faute en refusant d’activer la majoration pourtant décidée et en faisant preuve d’entêtement, en campant sur ce refus catégorique à ce qu’il y ait une majoration qui serait pourtant salvatrice pour toutes les parties prenantes de la filière laitière. Cet entêtement risque de détruire cette filière qui agonise aujourd’hui et la production chutera vertigineusement.

Longtemps autosuffisante, la Tunisie va-t-elle se mettre à importer

Dans ce cas, la Tunisie sera contrainte d’importer du lait et le prix du litre sera de 1,7 dinar tunisien (DT) au lieu de 1,3 si la majoration est effectuée.

De plus, est-ce le moment et est-ce responsable pour qu’on se permettre de gaspiller ce qu’il nous reste en réserves en devises en ces temps de crise économiques aiguë?

La filière laitière tunisienne est sérieusement menacée. Ce refus de majoration sera suicidaire, précipitera la chute de toute une activité qui est une composante essentielle du tissu économique de plusieurs régions du pays et aura des conséquences socio-économiques graves.

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