La famille de la kamikaze Mena Guebla (30 ans), qui s’est faite exploser par un engin actionné à distance, aujourd’hui, lundi 29 octobre 2018, au centre-ville de Tunis, a été entendue par la police. Ses parents se disent choqués que leur fille ait pu commettre un attentat.
La police a entendu, cet après-midi, les parents, les proches et les voisins de la terroriste Mena Guebla, une salafiste jusque-là méconnue des services antiterroristes.
Les Guebla, qui habitent la localité rurale de Zerda, à Sidi Alouane (Mahdia), disent ne pas même savoir que leur fille se trouvait, ce matin, à Tunis.
Alors qu’elle n’a pas quitté son village depuis un an et demie et qu’habituellement elle informait ses parents de tous ses déplacements, elle s’est rendue seule, samedi dernier, à Mahdia, puis dans la capitale, où elle a sans doute rendez-vous avec des complices.
Mena Guebla, née en novembre 1988, a décroché une maîtrise en anglais des affaires depuis 4 ans, mais n’a pas trouvé de travail. Pour aider sa mère, ouvrière agricole, et son père handicapé, elle faisait parfois paître des moutons, contre quelques sous. Elle a deux frère et une sœur et la famille vivait de menus travaux agricoles.
La kamikaze n’avait jusque-là aucun lien avec le terrorisme, mais elle aurait été rapidement radicalisée, probablement via le net, car elle n’avait pas de fréquentations connues.
Aujourd’hui, elle s’était mêlée à la foule (il y avait une manifestation sur l’avenue Habib Bourguiba) et tenté de se rapprocher d’ une patrouille sécuritaire stationnée en face du centre commercial le Palmarium. Soudain, elle a explosé et la détonation a provoqué une panique au centre-ville de la capitale à cette heure de grande affluence : 15h55. On a pensé d’abord à un attentat kamikaze avec une ceinture explosive. On saura par la suite qu’il s’agit plutôt d’une bombe artisanale cachée dans son sac à main qui a été activée à distance par une tierce personne. Un suspect est d’ailleurs en état d’arrestation et l’enquête se poursuit.
L’attaque, qui aurait pu être très meurtrière eu égard le lieu et l’heure choisis, a finalement en partie échoué. Le bilan: une dizaine de blessés, dont 8 policiers.
Par ailleurs, 5 femmes ont été arrêtées, qui avaient été aperçues avec l’auteure de l’attaque kamikaze peu de temps avant l’explosion. Elles sont interrogées par la police antiterroriste.
Y. N.
Une bombe artisanale utilisée dans l’attentat de l’avenue Bourguiba
Attentat kamikaze de Tunis : Six suspects arrêtés, dont 5 femmes
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