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Enquête sur des fuites : Y-a-t-il une taupe au parti islamiste Ennahdha ?

Ennahdha a constitué une commission chargée d’enquêter sur l’origine des fuites sur des discussions en interne lors de la dernière réunion du Conseil de la Choura, le weekend dernier.

Par Yüsra Nemlaghi

C’est ce qu’a indiqué Imed Khemiri, porte-parole du parti islamiste, dans une déclaration à Shems FM, aujourd’hui, jeudi 14 février 2019, en précisant que la commission divulguera en interne le nom de celui ou ceux qui ont diffusé des informations confidentielles sur la marche du parti.

D’autre part, Imed Khemiri a affirmé que, contrairement à ce qui a été diffusé par certains, le parti n’a pas gelé l’adhésion de Lotfi Zitoun : «Nous acceptons la critique et la différence, c’est ça la démocratie», a-t-il insisté.

Les dernières apparitions médiatiques de Lotfi Zitoun, l’un des principaux conseillers politiques de Rached Ghannouchi, et sans doute aussi le plus influent, laissent apparaître de fortes divergences entre lui et l’arrière-garde du mouvement. Les contradictions, jusque-là feutrées et étouffées, commencent à sortir du cercle restreint des membres du Conseil de la Choura. Ce qui dérange au plus haut point les dirigeants de ce parti monolithique.

Hier, Lotfi Zitoun, qui ne craint plus d’afficher ses divergences profondes avec ses frères islamistes, est allé très loin, sur le plateau de « Tounes Al Yawm » sur Elhiwar Ettounsi, en demandant à son parti d’affirmer plus clairement la séparation entre la religion et la politique et de se présenter désormais comme un parti civil, conservateur certes, mais civil et qui colle aux préoccupation socio-économiques des gens, loin des considérations idéologiques: «On doit impérativement rompre avec le principe de l’islam politique pour se transformer en un vrai parti civil», a-t-il lancé, laissant entendre qu’Ennahdha ne l’est pas encore, ou pas tout à fait, comme ses dirigeants le crient sur tous les toits.

Ces positions, qui tranchent avec l’orthodoxie islamiste, sont interprétées de deux manières par les adversaires des islamistes: certains y voient une manœuvre pour tromper l’opinion, dans la pure tradition de double langage nahdhaoui. D’autres l’interprètent comme le signe de fortes contradictions internes qui commencent à déborder le parti où le leadership de Rached Ghannouchi commence à être battu en brèche, attisant des ambitions, surtout parmi la jeune garde.

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