Société basée en Tunisie depuis 33 ans sous le régime offshore, la filiale du groupe allemand Leoni AG a été primée à trois reprises par le Président de la République, notamment pour la promotion de la qualité. Elle offre un bel exemple de réussite, mis en avant lors du 12e Forum de Carthage sur l’investissement (3-4 mai, Gammarth).



Leoni Tunisie SA, société totalement exportatrice, a créé son premier site en Tunisie dans la zone industrielle de Messadine, à Sousse, en 1977. Ce site a été développé en 1997 sur 16 000 m2 puis étendue à nouveau en 2000 sur 11 000 m2.
Filiale du groupe homonyme allemand basé à Nuremberg, 1er en Europe et 3e mondial dans ses métiers, l’entreprise est spécialisée dans la fabrication de faisceaux de câbles destinés à l’industrie automobile allemande. Parmi ses clients figure le géant Daimler Chrysler AG (Mercedes Classe A, Classe C, Smart, Roadstar, McLaren, Vito), mais aussi Volkswagen (Audi A6, Passat…).



Les employés multipliés par 6 en 10 ans
Leoni Tunisie dispose aujourd’hui de trois unités de production, basés à Sousse, Mateur et Ezzahra. Elle emploie 12.242 personnes, à majorité des femmes (contre 2.415 en 2000 et 5.990 en 2008). Comptant 900 ingénieurs et 200 techniciens supérieurs, son taux d’encadrement s’élève à 12,64 (contre 5% en 2000 et 7,6% en 2008). Son chiffre d’affaires à l’exportation a suivi la même progression, passant de 60 millions de dinars (MD) en 2000 à 204 MD en 2008.
«Le câblage est un élément fondamental pour la sécurité et le confort d’une automobile. Notre implantation en Tunisie nous permet de respecter cette exigence en procurant à nos clients prestigieux des produits sans cesse innovants, la meilleure qualité, des délais très réactifs et des prix compétitifs», explique Mohamed Rouis, directeur général de la société.  
Le Groupe Leoni AG emploie 21.000 personnes dans le monde entier et réalise un chiffre d’affaires consolidé de 1.000 millions d’euros. Avec 84% de sa force de travail établie hors de l’Allemagne, le groupe produit en Europe (Allemagne, France, Portugal), en Amérique (USA, Mexique, Brésil), en Afrique (Tunisie, Égypte, Afrique du Sud) et, plus récemment, en Asie (Chine, Inde), en Europe de l’Est (Pologne, Ukraine, Roumanie, Hongrie, Slovaquie et Turquie).
Leoni Tunisie reste cependant l’un de ses fleurons, reconnu pour son savoir-faire. En 2001, la société a ouvert un centre de conception où ses ingénieurs développent de nouveaux concepts. Ce troisième Information Management Center ouvert par le groupe, après ceux de Chine et des Etats-Unis, emploie 11 salariés, dont 6 ingénieurs. Ce nombre sera bientôt élevé à 17, promet M. Rouis.

L’expertise tunisienne s’exporte bien
Le directeur général n’est pas peu fier du fait que l’expertise de Leoni Tunisie soit également mobilisée pour des missions d’appui à d’autres unités du groupe, notamment en Afrique du Sud et en Inde. Des ingénieurs et managers tunisiens de Leoni Tunisie ont en effet été appelés à exercer des postes de responsabilité dans les autres filiales du groupe: directeur de qualité chez Leoni Hongrie, directeur technique et directeur de la planification du travail chez Leoni Afrique du Sud, directeur de projet du Système de Production chez Leoni à Kitzingen, en Allemagne, etc.
Pour expliquer le succès de cette montée en gamme de la filiale tunisienne, M. Rouis souligne les synergies établies par sa société avec les établissements universitaires locaux, notamment l’Institut des hautes études commerciale (Ihec) et l’Institut supérieur d’études technologies (Iset) de Sousse, pour les inciter à dispenser des formations répondant aux besoins spécifiques de Leoni Tunisie. Les étudiants de ces établissements bénéficient souvent de cycles de formation au sein de l’entreprise avant la fin de leurs études. Ce qui facilite leur intégration dans celle-ci. Par ailleurs, des équipes tunisiennes sont régulièrement envoyées en Allemagne pour des formations sur certains segments pointus de la production.
La création d’un Centre de développement de compétence au sein de Leoni Tunisie, employant 14 ingénieurs, 21 techniciens supérieurs et 4 maîtrisards, est la confirmation de la confiance que le groupe allemand voue à la qualité de l’ingénierie tunisienne, conclut M. Rouis.

 

R. K.

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