Avec son expérience de longue date, le groupe espagnol Kemen est bien lancé pour assurer la réalisation des projets que financera en Tunisie le holding Diar Qatar.

Par Mourad Teyeb


 

Le mégaprojet Diar aura bel et bien lieu en Tunisie. Ses premières parties seront bientôt réalisées entre Nefta et Tozeur, un complexe touristique saharien de cinq étoiles d’un montant de 80 millions de dollars, et un autre à Mahdia.

Le gros lot de la construction de ces grands projets sera assuré par la société Kemen, un groupe espagnol de renom avec une longue expérience en la matière.


Kemen Group

Un partenariat triangulaire

Des hauts responsables de Kemen étaient, la semaine dernière, en Tunisie pour présenter leur offre aux autorités tunisiennes. Ils ont profité de la visite de la délégation qui a accompagné le Prince du Qatar pour finaliser leurs accords avec Diar.

Le responsable de Kemen s’est, toutefois, abstenu de dévoiler les premiers projets à réaliser en Tunisie mais a déclaré que «trois projets sont en cours».

Gorka Nachiondo, directeur exécutif pour le Moyen-Orient, a dit que Kemen pénétrera le marché tunisien à travers un partenariat avec le holding qatari Diar.

«Nous sommes à la recherche de partenaires pour réaliser des projets géants en Tunisie. Nous devons nous associer avec les Qataris et les Tunisiens pour mettre en place un partenariat triangulaire».

Et Kemen ne cache pas ses ambitions africaines. «La Tunisie est notre porte pour l’Afrique», a indiqué M. Nachiondo. Il a ajouté : «C’est important d’être ici, le marché nord-africain nous intéresse. La Tunisie est une plateforme pour les multinationales pour pénétrer le marché libyen et l’expérience de Kemen servira certainement d’exemple pour les compagnies et les groupes similaires».

Apporter une valeur ajoutée

Kemen est à l’origine une société de construction. Mais elle s’est développée pour offrir ce que ses dirigeants appellent «des solutions globales». «Là où nous œuvrons, explique Gorka Nachiondo, nous offrons des idées à valeur ajoutée».


Gorka Nachiondo

«Ceci inclut des solutions intégrales dans le domaine du génie civil et du bâtiment, tant pour le secteur public que le secteur privé. Nous apportons à nos projets un plus en termes d’innovation et de créativité. Pour cela, nous comptons sur la collaboration technologique d’entreprises de pointe dans différents secteurs, qui apportent des solutions avancées et spécifiques pour chaque client : ingénieries, entreprises de télécommunication, de transport naval et ferroviaire, énergies renouvelables...»

Les entreprises qui composent Kemen Group ont réalisé au cours des dernières décennies les constructions de génie civil et de bâtiment les plus significatives et stratégiques de leur environnement. De grandes infrastructures routières, maritimes et ferroviaires ; des pavillons industriels et commerciaux, des équipements sanitaires, culturels, éducatifs ; et des bâtiments singuliers, constituent le cœur de l’expérience accumulée de Kemen Group, qui se tourne maintenant vers le marché international.

L’engagement social en prime

L’engagement social de la société est aussi primordial, selon Nachiondo. «La philosophie de Kemen Group repose sur un engagement vis-à-vis de la qualité de nos projets, l’attention portée à l’environnement et la sécurité des travailleurs. En outre, nous avons aussi une vocation à contribuer à l’amélioration de la société qui les entoure.

Conjointement à une nouvelle façon de construire, basée sur la technologie la plus avancée, Kemen Group veut apporter sa connaissance et contribuer au développement social et économique de ses différentes destinations. Dans cet objectif, Kemen Group crée des classes de formation dans les pays dans lesquels elle travaille, afin que les travailleurs locaux qui participent à ses projets puissent élargir leur expertise technique et disposer d’une meilleure qualification professionnelle».

Nous croyons en les peuples, nous dit-il. Notre philosophie a toujours été d’aller sur place et de travailler avec les gens, et non pas juste de venir prendre l’argent et partir, comme le font les Chinois, par exemple. C’est pourquoi, nous avons l’habitude de construire des écoles pour les communautés où nous sommes basés, d’offrir de la formation aux travailleurs et même de développer l’industrie maritime».

La concurrence est la bienvenue

Pour ce qui est de la situation politique et sécuritaire en Tunisie, Gorka Nachiondo pense que les grands projets sont la meilleure réponse aux problèmes du chômage et aux besoins de développement. «Les investissements sont nécessaires pour préserver la stabilité dans n’importe quel pays», pense-t-il.

Et qu’en est-il de la rude concurrence que trouveront les Espagnols avec les autres Européens et les Américains, qui viendront eux aussi en force ? Nachiondo considère que «c’est le marché et il faut savoir s’imposer». «Nous avons nos propres atouts et nous jouerons toutes nos cartes», conclut-il.

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