Bâtissons notre jeune économie avec nos moyens et sans trop de théories ni de démagogie. La nouvelle Tunisie a besoin de toutes les forces vives de ses enfants et de toutes leurs idées constructives. 

Par Wided Bendris*

L’économie tunisienne passe par une période difficile, la solution n’est pas de multiplier les crédits  et de chercher les dons mais de créer notre richesse. Celle-ci passe par la planification de projets rentables à court terme et qui absorbent une main d’œuvre nombreuse. L’ingrédient principal est l’effort du peuple tunisien, qui  doit travailler très dur pour bâtir une économie solide. Inspirons-nous, en cela, des modèles chinois, japonais et coréen, mais les solutions n’arriveront pas de l’extérieur, la Tunisie doit créer son modèle spécifique et trouver les formules qui lui vont.

L’agriculture ou le retour au grenier…

Revenons à notre histoire: la Tunisie a longtemps été qualifiée de grenier. Notre pays est doté de terres agricoles fertiles, facilement irrigables et qui pourront devenir accessibles.

N’attendons donc pas les investisseurs privés, qui tardent de se mobiliser pour différentes raisons. Le gouvernement tunisien doit prendre l’initiative de créer des coopératives agricoles annexées à des unités de conservation de produits frais et aussi à des manufactures de produits alimentaires. Un système adéquat de distribution et d’exportation sera établi aussi afin de clôturer le cycle production-industrialisation-distribution-exportation. Ces coopératives seront des pôles dans leurs régions et les agriculteurs environnants pourront tirer des bénéfices en leur vendant leurs produits. 

Ces coopératives pourront être sous forme de sociétés avec un capital mixte étatique et privé. Afin de sécuriser ces capitaux, le gouvernement pourra avoir recours à un emprunt national (il y a de l’argent qui dort en Tunisie) et pourra aussi encourager les cadres chargés de mettre en œuvre ces projets à participer dans le capital et à être actionnaires.

L'agriculture doit rester la principale source de richesse en Tunisie.

Il est important que l’Etat prenne l’initiative de créer ces projets et de les gérer pendant leur première phase mais il pourra le privatiser ultérieurement.

Le developement du secteur des semences et la  production de produits bios en vogue nous ouvriront de nouveaux marchés.

Ce type de projets nécessitera sûrement beaucoup de cadres et de main d’œuvre, et là, il est important de revaloriser le travail du secteur agricole et de raviver l’amour de la terre chez les jeunes Tunisiens.  

Pour un tourisme culturel et environnemental

La Tunisie a fortement investi dans le tourisme dès son indépendance. Cet effort doit être exploité et optimisé dans le but d’améliorer le service et sa rentabilité.

En fait, l’infrastructure hôtelière existe surtout sur les côtes mais la clientèle cible et la qualité des services requièrent de l’amélioration.

Les projets de diversification des produits touristiques sont à encourager. Il est important de bien choisir et de former les animateurs de ces projets de tourisme culturel et environnemental spécifique pour chaque région du pays.

Le ministère du tourisme doit commencer par recenser les thèmes de ces projets. Il étudiera ensuite les projets de valorisation et de réalisation. De même que pour l’agriculture, ces projets touristiques pourront être en forme de sociétés avec un capital mixte étatique et privé. Ce sera aussi une opportunité pour des jeunes Tunisiens qui veulent monter leurs affaires.

De même le ministère du Tourisme est-il appelé à prendre l’initiative de créer des projets de tourisme culturel et de les privatiser ultérieurement quand les investisseurs seront encouragés par leur valeur et leur rentabilité.

La création de la richesse ouvrira d’autres horizons

Les Tunisiens doivent être réalistes après les maintes promesses non honorées d’aides et d’embauche par des pays frères et amis. Ils doivent travailler et montrer que la Tunisie, pays a ressources limitées, est riche de cerveaux et de bras qui le feront sortir de l’impasse.

Travaillons, cultivons nos ressources par nos propres moyens et nous atteindrons la prospérité.

Commençons par l’agriculture, l’industrie alimentaire et le tourisme et nous verrons que les secteurs des services (banques, assurances, bâtiment, aménagement, transport, télécommunications) suivront l’essor.

Trouver de nouveaux créneaux pour le tourisme dans les régions.

Aussi lançons-nous un appel a tous les intervenants de la vie politique en tunisie à participer à tracer des plans économiques ‘‘Smart = specific, measurable, achievebale, relevant and timed’’.

Admettons la phrase longuement répétée «La Tunisie est à sa première année de démocratie», mais bâtissons notre jeune économie pas-à-pas avec nos moyens et sans trop de théories ni de démagogie. La nouvelle Tunisie a besoin de toutes les forces vives de ses enfants et de toutes leurs idées constructives. 

Créons un modèle tunisien!

* Exploration Manager, PA Resources Tunisia.

Articles de la même auteure dans Kapitalis :

Ces droits que la femme tunisienne n’a pas encore!

L’exploration pétrolière en Tunisie entre fables et réalité

Défis et dangers de l’exploration pétrolière en Tunisie