Le juge du tribunal de première instance de Tunis a décidé d'émettre un mandat de dépôt à l'encontre de Imed Trabelsi dans une affaire de consommation de stupéfiants et de reporter les plaidoiries des avocats de la défense au 7 mai prochain.


Selon des témoins oculaires, le juge s’est résolu à renvoyer l’audience pour des raisons sécuritaires. La salle a en effet été prise d’assaut par une foule qui risquaient de perturber le déroulement de l’audience. Plusieurs avocats ont protesté et des citoyens présents dans la salle ont exhorté la justice à dire le Droit.

Les avocats de la partie demanderesse ont excipé de l'incompétence de la chambre correctionnelle et ont boycotté le procès. Ils ont argué de la nécessité de renvoyer l'inculpé devant la chambre criminelle, dès lors que les accusations qui lui sont adressées sont des crimes, en l'occurrence, la consommation et le trafic des stupéfiants.

En raison donc de l'encombrement de la salle d'audience par des citoyens, avocats et journalistes, il a été décidé de changer la salle où l'inculpé a comparu avec quatre autres personnes arrêtées, sous la haute surveillance de l'armée nationale et de la police.

Le juge a entamé le procès par l'interrogatoire de l'inculpé, qui a affirmé avoir cessé de consommer les stupéfiants depuis 2001, mettant en cause la véracité de l'expertise établissant qu'il a fait l'objet d'un test positif prouvant la consommation de stupéfiants.

La peine encourue pour la consommation des stupéfiants, conformément aux dispositions de l'article 4 du chapitre 2 de la loi relative aux stupéfiants en date du 18 mai 1992, est l'emprisonnement de 1 à 5 ans et d'une amende de 1.000 à 3.000 dinars. Quant à la peine de trafic des stupéfiants, elle consiste, selon les dispositions des articles 5 et 6 de la même loi, à un emprisonnement de 6 ans jusqu'à perpétuité et une amende de 5.000 dinars à 1 million de dinars.

Par ailleurs, une rumeur ayant circulé sur les réseaux sociaux, selon laquelle l'accusé a été condamné à "seulement" 6 mois de prison, a provoqué en début d'après-midi une agitation au centre-ville de Tunis. Reste à savoir qui a diffusé ces rumeurs et pour quels desseins?

Le neveu de Leila Trabelsi, ex-maire de La Goulette, avait été arrêté, le 14 janvier, à l’aéroport de Tunis-Carthage alors qu’il s’apprêtait à quitter la Tunisie en compagnie d’autres membres de la famille Trabelsi. Tous avaient été alors conduits à la caserne d’El Aouina, au nord de Tunis, où ils sont encore détenus. Leurs biens ayant été confisqués, ils sont sous le coup de poursuites judiciaires.

Le 14 février, lors de sa comparution devant le juge d’instruction du Tribunal de première instance de Tunis, l’accusé avait nié ce qui lui était reproché, notamment la possession de plusieurs comptes bancaires à l’étranger.

Z. A.

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