La Tunisie est parvenue à dépasser la crise, à préserver sa dynamique de développement et à améliorer ses équilibres financiers, grâce aux décisions prises en temps opportun en vue d’aider les entreprises à contenir les incidences de cette crise, a indiqué le Premier ministre.


M. Mohamed Ghannouchi, qui ouvrait, vendredi, à Tunis, les travaux de la 4ème conférence périodique des Pdg des établissements de crédit tenue sous le haut patronage du Chef de l’Etat (24-25 septembre), a souligné les efforts du gouvernement, au cours de la dernière période, qui a été marquée par les difficultés générées par la crise mondiale et par ses effets pervers qui ont touché les économies les plus solides.
Dans ce contexte, il a mis l’accent sur les initiatives prises aux fins d’accélérer le rythme des investissements publics, d’accompagner le démarrage des grands projets économiques et d’adopter une nouvelle génération de réformes cohérentes.

 

Bon rendement du secteur bancaire
M. Ghannouchi a, par ailleurs, rappelé que le secteur bancaire a réussi à améliorer son classement dans le dernier rapport du Forum économique de Davos, grâce à sa contribution significative à l’économie nationale au cours de l’année 2009.
Ainsi, la valeur des concours à l’économie a atteint 10,2% en 2009, et 12%, au cours des 7 premiers mois 2010, tandis que le montant des crédits dédiés au financement des projets s’est élevé à 7 milliards de dinars, dont une bonne partie a bénéficié aux zones de développement régional.
Le Premier ministre a fait remarquer que ce bon rendement du secteur, développé de manière exhaustive dans le dernier rapport de la Banque centrale de Tunisie (Bct), ne s’est pas fait aux dépens des équilibres financiers des banques, mais a plutôt contribué à l’amélioration de leurs assises financières: «L’année 2009, a-t-il dit, a été caractérisée par le traitement dynamique des créances classées, dont la part dans le total des engagements est revenue de 15,5% à 13,2% alors que le ratio de couverture de ces créances s’est, également, inscrit en amélioration de 1,5% de pourcentage pour s’élever à 58% au terme du même exercice.»
M. Ghannouchi a affirmé que l’existence d’un secteur bancaire fort et crédible capable d’aider les entreprises et d’appuyer le processus de développement du pays, constitue un acquis pour la Tunisie et une plate-forme pour la réalisation des aspirations nationales.

Relever le défi de l’emploi
Le Premier ministre a souligné que ces acquis ne doivent pas occulter les défis à relever dont en premier lieu celui de l’emploi qui constitue une priorité absolue du programme présidentiel. Il a indiqué que le nombre des demandes additionnelles d’emploi demeure élevé tant il est estimé à environ 82.000 par an.
Il a précisé que si la Tunisie est parvenue à réduire le taux de chômage, passé de 15 à 13,3%, il n’en demeure pas moins que des efforts devront être déployés afin de baisser ce taux et, surtout, de renforcer l’employabilité des diplômés du supérieur qui représenteront, en 2014, 70% des demandes additionnelles d’emploi.
Seule une reprise du taux de croissance pourrait consolider la capacité de création d’emploi. Celle-ci, a dit le Premier ministre, nécessite le renforcement des filières et spécialités scientifiques et technologiques, l’adaptation de l’enseignement aux normes internationales et la consolidation des investissements dans les secteurs à haute valeur technologique.

Promouvoir les créneaux porteurs
M. Ghannouchi a ajouté que cette approche concerne les secteurs traditionnels dont la part dans l’économie du pays demeure importante. Il s’agit d’améliorer leur valeur ajoutée et de promouvoir, parallèlement, les créneaux porteurs devant employer des compétences de haut niveau, à l’instar de la santé, la finance, les activités liées au transport international et les services d’outsourcing.
Il a déclaré, à ce sujet, qu’une étude a été effectuée pour mettre en exergue les avantages compétitifs en la matière et insisté sur le rôle que peut jouer le secteur bancaire aux fins de réaliser cet objectif, d’améliorer la compétitivité de l’économie, d’accompagner les entreprises et de consolider le rayonnement de la Tunisie sur le plan régional.
Il a précisé que la nouvelle approche adoptée en matière de financement de projets, n’est plus liée à la capacité financière du promoteur, mais à la qualité et viabilité du projet, à l’évaluation de ses spécificités et à la capacité des compétences à assumer la responsabilité de sa réalisation et à mettre en œuvre  les objectifs qui lui sont assignés.
Le Premier ministre s’est déclaré satisfait de l’adhésion du secteur bancaire à cette nouvelle approche, précisant que les établissements de crédit recourent de plus en plus aux bureaux d’études et à leurs propres départements d’étude de projets, dont la mission transcende, désormais, le stade de la simple mobilisation des ressources et l’octroi de crédit à celui de l’assistance et de l’accompagnement, l’ultime but étant de garantir la réussite du projet.
Il a relevé la nécessité, dans l’avenir, à aider l’entreprise à améliorer son rendement, à accroître sa productivité et compétitivité, à développer son employabilité, à accéder à de nouveaux marchés et à oser investir dans de nouveaux créneaux innovants et à haute valeur ajoutée.
Le Premier ministre a indiqué que le 12ème plan de développement 2010-2014, constitue un outil pour la concrétisation du programme présidentiel pour la période 2009-2014, notamment, en ce qui concerne le renforcement des activités à haut contenu de savoir, en vue de hisser leur contribution au Pib de 25% actuellement à 30% à la fin du quinquennat.

Renforcer la résilience de l’économie
Il s’agit, aussi, de relever le niveau des exportations à haut contenu technologique pour atteindre 50% des exportations globales de marchandises à l’horizon 2016, contre 25% en 2009, ce qui est de nature à impulser l’investissement et les créations d’emploi ainsi qu’à renforcer la résilience de l’économie face aux éventuels soubresauts extérieurs.
M. Ghannouchi a appelé à conjuguer les efforts de toutes les parties, en vue d’améliorer les services du secteur bancaire, à travers l’approfondissement des réformes. Il importe, aussi, de compter de plus en plus sur des ressources humaines compétentes, de s’inspirer des expériences des pays développés et d’attirer davantage d’investissements directs étrangers, en vue de renforcer la capacité de l’économie à s’intégrer à l’économie mondiale.
La Tunisie n’est parvenue à ce résultat que grâce à la politique sage et clairvoyante adoptée par le Chef de l’Etat, en vue d’atteindre un consensus national sur toutes les politiques adoptées, encourager l’émulation pour la concrétisation des objectifs tracés et prendre conscience de tous les défis posés, de manière à renforcer la rayonnement de la Tunisie et sa crédibilité au plan international.

Source : Tap.

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