Il y a quelques semaines, les professionnels tunisiens du tourisme s’inquiétaient de la baisse de fréquentation des touristes algériens. Depuis la mi-juillet, la situation est en train de s’équilibrer. Rien n’indique cependant que l’on va atteindre le record d’un million de visiteurs algériens enregistré en 2009?


Depuis deux semaines, les touristes algériens se font de plus en plus nombreux et visibles dans les principales zones touristiques tunisiennes: de Tabakra (à l’extrême nord-est, sur la frontière algérienne) à Djerba (à l’extrême sud-est), en passant par Tunis (où se trouve les grands hypermarchés Carrefour et Géant, très prisés par les amateurs de shoping), Hammamet et Nabeul (au Cap Bon) et Sousse (littoral centre-est).

Les raisons d’un rush tardif
Dans la station huppée de Yasmine Hammamet, on ne compte plus le nombre de voitures portant des immatriculations algériennes. Les prix des loyers des maisons en bord de mer, qui ont enregistré une légère baisse au début de l’été (jusqu’à la mi-juillet), sont partis de nouveau à la hausse. Ce rush s’explique par l’approche de Ramadan, le mois saint musulman (dont le début est prévu le 9 ou le 10 août) et par la volonté des vacanciers algériens de profiter de la plage avant le début du jeûne ramadanesque, peu propice aux bains de soleil.
Ce rush s’explique aussi par l’effort consenti par les hôteliers et les voyagistes tunisiens au niveau des tarifs d’hébergement. La Turquie, nouvelle Mecque des touristes algériens, étant hors de portée de beaucoup de familles moyennes algériennes, celles-ci se rabattent sur la Tunisie voisine, et cela pour des raisons évidentes de proximité géographique, d’affinité culturelle, de disponibilité des places et, surtout, d’accessibilité des prix.

Des prix cassés
Selon nos confrères d’ ‘‘Echourouk’’, des agences comme Bab Tour, Sun Tour, Bal Tour, Tourisme et Voyages ou encore Nedjma proposent des prix très attrayants pour des séjours d’une semaine dans les meilleures stations balnéaires tunisiennes avec, souvent, des prises en charge assez intéressantes.
Les prix varient entre 16 000 et 25 000 dinars algériens (DZD), soit entre 315 à 490 dinars tunisiens (TND). Le tour opérateur Nedjma va plus loin en baissant ses tarifs jusqu’à 13 000 DZD (255 TND) pour des séjours d’une semaine dans des hôtels de gamme moyenne, avec une prise en charge totale (transport, nourriture et logement). Ces tarifs sont cependant réservés aux étudiants et aux affiliés au réseau des auberges de jeunesse.
S’il permet à certains hôteliers de rattraper une saison qui ne se déroule pas comme souhaité, en raison de la crise qui a frappé de plein fouet les marchés traditionnels européens, ce rush tardif des touristes algériens risque cependant de décélérer dès les premiers jours de Ramadan. Pour essayer de retenir leur clientèle algérienne, nombre d’hôteliers sont en train d’adapter leurs offres aux exigences liées à l’observation du culte durant le mois sacré (nourriture spécifiques, horaires adaptés, animation adéquate…).

 

Yüsra Mehiri

Lire aussi :