Des activistes de la société civile interpellent les autorités et leur rappellent que le citoyen est libre de faire ramadan ou de ne pas le faire.
L’humiliation qu’ont subie, durant les premiers jours de ramadan, des citoyens qui ne jeûnent pas («fattaras»), de la part d’agents de police dans un espace commercial à Gammarth, a provoqué la colère des défenseurs des droits de l’homme et des libertés, qui se sont exprimés notamment sur les réseaux sociaux.
C’est le cas, notamment, de l’artiste Leila Toubel qui s’est interrogée, sur sa page Facebook, sur la légalité des interventions de la police contre les «fattaras».
«De quel droit la police s’est-elle permise de faire des descentes dans les cafés et humilier les ‘‘fattara’’?», s’est-elle interrogée. Et de poursuivre, sur un ton ironique: «En fin de compte, il n’y a pas qu’Ennahdha qui se déclare parti de Dieu», dans une limpide allusion à Nidaa Tounes, parti conduisant la coalition gouvernementale, et qui se targue d’être l’héritier de la tradition réformiste et moderniste de Bourguiba.
L’universitaire Raja Ben Slama a, elle aussi, demandé, dans un post publié aujourd’hui sur sa page Facebook, une explication de la part du ministère de l’Intérieur à propos de cette «police religieuse» qui interpelle les citoyens dans les cafés, contrôle leurs papiers d’identité, leur demande de disposer et ordonne aux gérants des lieux d’arrêter de servir les Tunisiens pendant les heures du jeûne.
Raja Ben Slama s’est interrogée sur cette confusion conceptuelle dans la tête des responsables de sécurité – mais pas seulement – entre citoyen et croyant ou entre Tunisien et musulman, confusion qui participe d’une conception populiste de l’islam et de la politique.
Tout en rappelant la primauté, en démocratie, de la constitution, qui protège les libertés individuelles et notamment la liberté de croyance, Raja Ben Slama interpelle le ministre de l’Intérieur: «Nous attendons une explication et nous n’allons pas rester les bras croisés».
Z. A.
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