La famille du cyber-activiste tunisien Houssem Saidi (30 ans), retrouvé mort, hier, à Alger, appelle les autorités tunisiennes à ouvrir une enquête.
Par Yüsra Nemlaghi
Les autorités algériennes ont informé, vendredi 17 juillet 2015, jour de l’Aïd El-Fitr, la famille de Houssem Saidi, ex-président de l’Association internationale des étudiants en sciences économiques et commerciales (Aiesec), que leur enfant se serait jeté d’un pont dans la capitale algérienne.
Contrairement à ce qui a été annoncé, dans un premier temps, les autorités algériennes n’ont pas fermé le dossier en retenant la thèse du suicide. En réalité, l’enquête n’a fait que commencer et l’autopsie du corps doit être effectuée dimanche. D’autant que cette mort suscite de nombreuses interrogations.
Selon sa famille, Houssem Saidi avait, en effet, reçu une lettre de menace, le 29 mai 2015, à Hammamet, où il résidait, et en informa les autorités tunisiennes.
Le jour de sa mort, il a également prévenu sa mère au téléphone qu’il allait écourter son séjour à Alger et rentrer, car sa vie était en danger.
Autre fait étrange: le jeune homme était logé dans un hôtel de la capitale algérienne. Au lendemain de son décès, toutes ses affaires avaient disparues… En tout cas, ses proches n’ont pu les récupérer. Sont-elles à la disposition des enquêteurs algériens? On l’espère bien.
Les proches et amis de Houssem Saidi restent persuadés qu’il s’agit d’un assassinat, d’autant que le jeune homme, selon ses amis, faisait un travail d’investigation. Sur quoi? Pour le compte de quelle partie ? Qui a payé ses frais de voyage et de séjour? Autant de questions que les enquêteurs devraient se poser…
Un jeune homme plein de vie et d’ambition.
Des activistes de tunisiens proches de Houssem Saidi ont ouvert une page Facebook «Who killed Houssem?», à travers laquelle, ils appellent les autorités tunisiennes à enquêter sur cette affaire afin faire la lumière sur les circonstances exactes d’une mort aussi suspecte.
Par ailleurs, Mokhtar Chaouachi, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a indiqué, samedi, aux médias, que son département est mobilisé, via l’ambassade de Tunisie à Alger, pour faire la lumière sur cette affaire, ajoutant que le corps sera rapatrié dès que les procédures légales seront achevées à Alger.
Le père de Houssem Saidi a indiqué que son fils était perturbé ces derniers temps , a ajouté M. Chaouachi, sans donner plus de précision. Perturbé, sans doute, par les menaces de mort qu’il a reçues récemment.
Mohamed Tahar Saidi, le père de Houssem, sur le pont d’Alger d’où son fils est tombé: suicide ou crime?
Le père et le cousin de la victime, Mohamed Amine Hajjem, sont actuellement à Alger pour faire rapatrier le corps et tenter de récupérer les effets personnels du cyber-activiste, notamment son ordinateur et son téléphone portable.
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