La présidence du Gouvernement appelle les partis politiques, composantes de la société civile et citoyens à «faire front face au fléau terroriste en Tunisie.
Dans un communiqué publié aujourd’hui, «en vue d’éclairer l’opinion publique et lever toute équivoque», la présidence du gouvernement a affirmé que «la liberté d’opinion, d’expression et de manifestation pacifique est un acquis de la révolution du 17 décembre /14 janvier sur lequel personne ne peut revenir, surtout qu’il s’agit d’un droit garanti par la Constitution et que le gouvernement veille à préserver et consacrer».
Il fait ici allusion à l’appel de certains partis de l’opposition à manifester, demain, samedi 12 septembre, contre le projet de loi de réconciliation économique.
Le gouvernement rappelle, dans ce contexte, que «la préservation du processus démocratique, des libertés publiques et individuelles dans un Etat de droit et d’institutions est un de ses choix irréversibles», comme pour appeler ces mêmes partis la nécessité de respecter l’état d’urgence en vigueur dans le pays et qui a été proclamé au lendemain de l’attentat de Sousse, le 26 juin dernier, et de sursoir ainsi à leur décision de manifester, demain, à l’avenue Habib Bourguiba à Tunis. Et pour cause : «Notre pays passe aujourd’hui par un moment exceptionnel de lutte contre le terrorisme qui vise l’Etat et ses institutions, les secteurs dynamiques, ainsi que notre mode de vie, ce qui nécessite une conciliation entre la préservation des droits et libertés et la préservation des citoyens, de la nation et des intérêts du pays.»
En d’autres termes : le droit de manifester peut être limité lorsque le pays fait pas face à de graves menaces terroristes. Or, indique encore le gouvernement, «selon des informations et des données de renseignement certaines, notre pays fait actuellement face à de sérieuses menaces terroristes, ayant pour cible des institutions et des établissements à intérêt vital» et qui «cherchent à semer le désordre dans le pays».
C’est, explique le communiqué, «ce qui a motivé l’adoption de mesures nécessaires pour prévenir ces menaces et prendre toutes les précautions pour les faire échouer et riposter, le cas échéant, avec la plus grande efficacité. L’interdiction des manifestations et des marches pendant ces jours en particulier et la demande de leur report, s’inscrivent dans ce cadre.»
Le refus d’autoriser les manifestations et la demande de leur report n’ont donc aucun lien avec toutes autres considérations, souligne encore la présidence du gouvernement. «Le seul souci est de faire échouer les plans et les menaces terroristes, protéger les citoyens et assurer la sécurité du pays, ce qui exige la vigilance et la mobilisation des institutions sécuritaire et militaire en cette conjoncture délicate.»
«L’état d’urgence a été décrété en raison des menaces réelles», insiste encore le communiqué, en assurant qu’il ne vise pas à restreindre les droits et les libertés, comme l’affirment certains opposants. Il sera donc levé «dès la disparition de ses causes», assure encore la présidence du gouvernement, en rappelant que «la mission de la sécurité républicaine consiste principalement à protéger les citoyens, les propriétés et les institutions et à maintenir l’ordre public.»
Pour cela, «toutes les parties sont appelées à assumer leurs responsabilités et à s’engager pleinement, afin d’éviter la dispersion des efforts de l’institution sécuritaire, de lutter contre les risques existants et de surmonter cette période sensible en toute sécurité.»
Ces parties, partis politiques, composantes de la société civile et citoyens, sont donc appelés à «faire front face au fléau terroriste et à préserver les acquis de la nation.»
I. B.
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