Une enquête menée auprès de 500 PME tunisiennes classe les «bonnes» et «mauvaises» administrations. Peu de surprises, beaucoup de confirmations…
Par Nabil Ben Ameur
Pour la première fois en Tunisie, l’administration tunisienne avec ses différentes composantes a été évaluée d’une manière méthodique par le biais d’une enquête menée auprès de 500 petites et moyennes entreprises par Sigma Conseil, à l’initiative du Centre des Jeunes dirigeants d’entreprise (CJD), relevant de l’Utica, et de la Fondation Konrad Adenauer.
Il en ressort un classement des «meilleurs» et des «plus mauvais» élèves, selon les mots de Hassen Zargouni, DG de Sigma Conseil.
Les «meilleurs élèves», d’abord. Les résultats de l’enquête ont été rendus publics, mercredi 23 mars 2016. Le Registre du Commerce y figure en première position, suivi des Centres d’Affaires, du Centre national de la formation continue et de la formation professionnelle (CNFCPP) et du Centre de promotion des exportations (Cepex, 2e), de la Banque centrale de Tunisie (BCT, 4e), de la Banque tunisienne de solidarité (BTS, 5e), de l’Agence de promotion de l’investissement (API), de l’Agence nationale de l’emploi et du travail indépendant (Aneti), du Bureau de Contrôle des Impôts et de la CNSS (6e).
Les «plus mauvais élèves», ensuite. Le trio de tête en est composé respectivement de la Société tunisienne d’électricité et de gaz (Steg), des tribunaux et des municipalités (1ers), suivis de la Banque de financement des petites et moyennes entreprises (BFPME, 4e), de la Douane (5e), de l’ONTT (6e), de l’Agence nationale de protection de l’environnement (ANPE, 7e), etc.
Pour éclairer ce classement, le directeur général de Sigma Conseil a indiqué que certains chefs d’entreprises «nous ont dit que la Steg nous prend en otage».
Globalement, le taux des satisfaits atteint 60% et celui des insatisfaits 36%. Mais «ce sont des chiffres à nuancer», observe M. Zargouni. En effet, le taux des «très satisfaits » n’est que de 7%, et celui des «plutôt satisfaits» de 53%.
A l’inverse, les «plutôt insatisfaits» ne sont que 22% et les «pas du tout satisfaits» atteignent 14% -alors que, selon les normes internationales, ce dernier taux ne devrait pas dépasser les 5%, fait remarquer le DG de Sigma Conseil.
Quant à la Douane, «elle a une très mauvaise image même auprès de ceux qui n’utilisent pas ses services». Enfin, pour les tribaux, «l’insatisfaction concerne toutes les phases du processus judiciaire, de l’instruction au rendu du jugement».
Les entreprises offshore sont plus satisfaites que les onshore; celles de 50 à 200 employés plus que les plus petites, «plus nombreuses puisqu’elles représentent les ¾ du total», rappelle Hassen Zargouni.
L’enquête a été réalisée entre le 3 et le 19 mars 2016. Elle a pris en compte trois variables : l’importance de l’administration pour les PME – l’avis émis n’a été pris en considération que lorsque l’émetteur a une relation dense avec l’administration évaluée –, la fréquentation des administrations par les PME, et la satisfaction des PME à l’égard de ces administrations.
Pour les entreprises, les administrations les plus importantes sont la recette fiscale, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), la Steg, le Bureau de Contrôle des Impôts, la Douane, la BCT, les tribunaux, l’API et l’ANPE.
Les 500 entreprises sondées ont entre 100 et 200 employés et appartiennent aux secteurs de l’industrie (54%) et des services (46%).
Cette première enquête ne sera pas la dernière. En effet, le CJD entend créer un baromètre annuel des administrations.
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