Tout en se montrant moyennement optimistes quant à l’avenir de leurs activités en Tunisie, les membres du CTFCI se plaignent de plusieurs obstacles et handicaps.
Le Baromètre de la conjoncture économique de la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI) pour le mois de septembre 2017, réalisé fin août-début septembre 2017, a dégagé des résultats contrastés.
Les chefs d’entreprise interrogés continuent d’avoir confiance dans le site tunisien des affaires qui le considèrent encore compétitif, s’attendent à réaliser, que ce soit en 2017 ou 2018, de bons chiffres d’affaires ou de nouveaux investissements, expriment leur satisfaction de la qualité des ressources humaines ou des mesures décidées par le gouvernement en matière de lutte contre la corruption.
En revanche, ils se plaignent toujours la dégradation de l’environnement des affaires, notamment de la complexité des procédures administratives, de la qualité des infrastructures et de l’instabilité politique et sociale.
L’enquête s’est focalisée sur 9 axes essentiels, à savoir : 1- le climat des affaires en rapport avec la perception de la stabilité politique, de la sécurité, de l’accès au financement, de la fiscalité et des charges sociales, des infrastructures, des ressources humaines et des procédures administratives; 2- la qualité des infrastructures et des prestations fournies par administration en termes d’efficacité, de qualité et de délais des procédures; 3- la mesure des coûts des facteurs : l’électricité, l’énergie, les télécommunications, le transport maritime, le transport aérien et la main d’œuvre; 4- les performances des entreprises en termes de chiffre d’affaires, de nouveaux investissements, de résultats, de situation sociale de l’entreprise et de perspectives économiques; 5- les impacts potentiels de lutte engagée par le gouvernement contre la corruption et la contrebande; 6- les attentes en termes de réformes; 7- la perception de l’action des structures syndicales; 8- la portée des salons professionnels français; et 9- la perception du niveau de compétences des employés en Tunisie et le degré d’accès à la formation professionnelle.
L’enquête a permis de sonder 180 dirigeants représentent des entreprises de profils divers et variés.
L’échantillon choisi est jugé représentatif du tissu économique tunisien. En effet, en termes de répartition sectorielle, 50% des entreprises opèrent dans le secteur des services, 27,8% dans l’industrie et 20% dans le commerce.
De point de vue répartition régionale, la majorité des entreprises interrogées sont situées sur le grand Tunis, soit 68,3%, 16,7% au centre est (Sahel ou Sfax) et 15% ont pour localisation les autres régions de la Tunisie.
Le climat des affaires
La première conclusion qui ressort de ce travail montre la persistance de 3 contraintes, à savoir respectivement les procédures administratives, l’insécurité et l’instabilité politiques qui demeurent des obstacles au développement des entreprises.
En effet, 64% des dirigeants se plaignent de la complexité et du peu de transparence des procédures. 61,8% des chefs d’entreprise perçoivent l’insécurité en tant que contrainte et 58,1% sont préoccupés par l’instabilité politique.
Les infrastructures et les ressources humaines sont les facteurs qui freinent le moins les performances des entreprises. 38,9% et 33,3% des dirigeants les considèrent en tant contraintes aux affaires.
Par ailleurs, l’impact de certains autres facteurs sur le climat des affaires en général et sur les performances des entreprises fait apparaître que: 1- 43,6% des dirigeants d’entreprises mettent en exergue la complexité et la lenteur des opérations de transfert de devises notamment sous forme de dividendes; 67,2% des dirigeants considèrent la baisse du cours du dinar par rapport à l’euro et au dollar comme un handicap.
Procédures administratives
D’une manière générale, les dirigeants sont peu satisfaits des services fournis par les administrations. Seuls 8,9% des dirigeants sont satisfaits de l’efficacité des services fournis. 58,1% des dirigeants sont insatisfaits des délais des procédures et 51,4% sont insatisfaits de la complexité des procédures.
Le niveau d’insatisfaction concerne particulièrement les procédures de douanes avec un taux de 43,7%. 35,7% des dirigeants estiment que la collaboration avec la douane constitue une contrainte pour l’entreprise et 73,5% pensent que cet axe devrait faire l’objet d’un intérêt particulier des pouvoirs publics.
Qualité des infrastructures
La qualité des réseaux portuaire et routier (9,9% et 8% des dirigeants sont satisfaits du réseau routier et du réseau portuaire) sont perçus comme de moindre qualité par rapport aux autres infrastructures (distribution électrique, réseau téléphonique, eau et assainissement, réseau internet, réseau aérien). Les infrastructures d’énergie (électricité et eau) et celles du réseau aérien sont jugées plus satisfaisantes. 41,4% des dirigeants sont satisfaits de la distribution d’électricité et 40,1% le sont des infrastructures liées à l’eau et l’assainissement.
Lutte contre la corruption
62,2% des dirigeants pensent que la lutte menée par le gouvernement contre la corruption, la contrebande et le marché parallèle est convaincante et 21,1% pensent qu’elle est très convaincante.
Pour 4 dirigeants sur 5, la lutte contre le la contrebande serait à fortiori bénéfique à l’image de marque du site tunisien des affaires et à l’investissement.
Performances des entreprises
En ce qui concerne le chiffre d’affaires, 44,4% des dirigeants pensent que leur chiffre d’affaires va augmenter en 2017 par rapport à 2016 et 60,4% pensent qu’il va augmenter en 2018.
Pour ce qui est des résultats de l’entreprise, 44,7% des dirigeants pensent que leurs résultats vont être bénéficiaires en 2017 et 64% estiment que leurs résultats vont être bénéficiaires en 2018.
Concernant les investissements, 44,9% des dirigeants estiment qu’ils ont augmenté/augmenteront en 2017 par rapport à 2016, 59,6% qu’ils vont augmenter en 2018, 32,9% des dirigeants déclarent que le nombre de leurs employés devrait augmenter en 2017, 43.6% pensent que ce nombre va augmenter en 2018.
Action syndicale au sein de l’entreprise
L’étude montre que 74,4% des dirigeants pensent que l’action des structures syndicales au sein de l’entreprise est un facteur de dialogue, 55,2% la perçoivent comme un facteur de tension et 42,7% la considèrent comme un facteur de blocage du processus de production.
Source : communiqué.
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