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Nabil Maaloul et l’équipe de Tunisie : Autosatisfaction et susceptibilité

À l’aéroport de Genève, peu avant d’embarquer vers Tunis, après le match contre la Turquie, hier soir, vendredi 1er juin 2018, Nabil Maaloul a été très critique à l’égard des medias, au micro d’Al Watania.

Par Hassen Mzoughi

Le sélectionneur de l’équipe de Tunisie s’est dit d’abord «satisfait» du résultat nul (2-2) devant des Turcs plutôt moyens sinon brouillons. «On a dominé la majeure partie du match, on a été bons sur tous les plans», a-t-il insisté, tout en évoquant aussi «les erreurs de couverture en défense. C’est le deuxième match de suite où l’on concède deux buts gags. Je suis satisfait du résultat, mais pas assez du rendement parce qu’on pouvait le gagner ce match».

L’homme est redevenu lui-même !

Tendu, irrité et de nouveau polémique, le sélectionneur tunisien s’est brusquement lâché contre les médias. On retrouve le vrai Maaloul, susceptible, les nerfs à fleur de peau quand il s’agit de répondre aux remarques des journalistes et autres observateurs avertis et légitimement en droit de donner leurs avis sur le rendement de l’équipe de Tunisie et les choix du responsable technique.

Quand il a pris la sélection en main, en avril 2017, Maaloul a tenu à gagner la sympathie des médias, en adoptant un discours conciliant, juste pour effacer «l’image» d’un sélectionneur qui a échoué, pour sa première expérience en tant que head coach, à qualifier la Tunisie à la Coupe du monde 2014, après une inoubliable défaite à domicile face au Cap Vert en septembre 2013!

Mais après la qualification pour le Mondial 2018, l’homme est redevenu lui-même, cherchant noise à qui veut bien critiquer ses choix, mais tout en continuant à berner certains médias. Une double posture mais aussi un double discours qui se révèle curieusement dans ses choix de joueurs ! Exemple : il a très sérieusement expliqué avoir appelé Ahmed Akaichi (et non pas Hamdi Harbaoui) parce qu’il colle mieux au profil de l’attaquant de pointe recherché; puis il l’a retiré de la liste des 23. Il a dit aussi que Saber Khalifa ne remettra plus les pieds en sélection pour indiscipline? Or il l’a retenu parmi les 23.

Le vrai challenge

Loin de contester à Maaloul le mérite de la réussite, mais l’histoire retient que la Tunisie s’est qualifiée à quatre phases finales de la Coupe du monde, la première en 1978, avec un staff tunisien (Abdelmajid Chetali et Taoufik Ben Othman) qui a gagné toute l’Afrique.

Ensuite l’objectivité incite à dire que Maaloul a failli tout capoter au match clé face à la RD Congo, évitant miraculeusement une grosse déception, grâce à l’inspiration de Youssef Msakni et Badri !

Et puis, même si tout ne peut être parfait, l’équipe de Tunisie n’affiche pas, à quelques jours du Mondial de Russie, la complémentarité, la rigueur et le niveau de préparation athlétique souhaitables.

Enfin, tous les Tunisiens, y compris les observateurs «dits» contradicteurs, ne se contentent plus de la participation pour la participation. Ils attendent de l’équipe de Tunisie qu’elle franchisse un palier, pour l’histoire, comme auparavant le Maroc, le Nigeria, le Cameroun, le Sénégal, le Ghana, ou la Turquie.

Voilà le vrai challenge que l’on attend de Maaloul et de son groupe. Plutôt que de polémiquer avec tout le monde.
Non, M. Maaloul, vous n’êtes pas encore en position de force !

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