Alors que ses clients se plaignent des retards qu’elle leur inflige sur ses vols, Tunisair indique dans un communiqué publié aujourd’hui, mercredi 5 septembre 2018, qu’elle a enregistré 17 mois de croissance de son activité globale.
Ce paradoxe n’en est pas un, puisque la compagnie aérienne tunisienne bénéficie de l’effet du monopole dont elle bénéficie sur les aéroports tunisiens, et notamment sur celui de Tunis-Carthage, et ce sur la plupart de ses lignes.
Dans son communiqué, Tunisair indique que son trafic passagers du mois d’août 2018 a enregistré un accroissement de 5,5% et ce, par rapport à la même période 2017.
Les principaux autres indicateurs d’activité du mois d’août 2018 ont connu la même hausse par rapport au même mois de l’année dernière.
Le trafic toutes activités confondues est ainsi passé de 443.920 à 468.274 passagers; celui régulier a augmenté de 4,2%, passant de 347.192 à 361.936 passagers; celui supplémentaire destiné à assurer le retour des Tunisiens résidant l’étranger a augmenté de 23,8%, passant de 19.085 à 23.620 passagers.
Il en est de même pour le trafic charter qui a augmenté de 9,5%, passant de 66.119 à 72.428 passagers, profitant de la reprise de l’activité touristique, et pour le coefficient de remplissage qui est passé à 76,5%.
Sur le plan des principaux marchés de Tunisair, selon le découpage géographique et en matière de trafic régulier, il convient de signaler que les pays Européens, cumulant une part de trafic passagers de 76,7%, ont enregistré une augmentation de 3,2%. Les pays Africains (14,2%) ont également enregistré une augmentation de 5,4%. Et les pays du Moyen Orient (6,9%) ont accru les activités de la compagnie de 6,5%.
Le trafic sur la ligne de Montréal, unique destination desservie en Amérique du Nord, qui représente 2,1% de son trafic passagers, s’est accru de 35,4%.
Selon Ponctualité Tunisair, Ong dont l’objectif est de contribuer à l’amélioration de la ponctualité des vols de la compagnie nationale tunisienne par une diffusion objective et rigoureuse des informations y afférant, les retards moyens enregistrés sur les vols Tunis-Paris, durant le mois de juillet 2018, ont varié de 1h28 sur Tunisair (162 vols) à 0h22 sur Air France (118 vols) et 0h37 sur Transavia (64 vols).
La comparaison est accablante pour Tunisair, qui souffre de la vétusté de sa flotte et des difficultés à se faire livrer des pièces de rechange par ses fournisseurs, à cause des retards de paiement de ses dettes.
En d’autres termes, l’entrée en vigueur de l’accord de l’Open Sky, dans le cadre de l’Accord de libre échange complet et approfondi (Aleca) avec l’Union européenne, qui va mettre fin au monopole de Tunisair sur la plupart des aéroports tunisiens, ne tardera pas à se traduire par une forte baisse des activités du transporteur tunisien pour manque de compétitivité.
I. B.
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