Hamadi Jebali, candidat indépendant à la présidentielle anticipée du 15 septembre 2019, est ingénieur, titulaire d’une maîtrise en sciences et techniques. Il a milité au Mouvement de tendance islamique (MTI) et à Ennahdha, et a occupé le poste de chef de gouvernement provisoire (janvier 2012-mars 2013).
Jebali est titulaire d’une maîtrise de la Faculté des sciences et techniques de Reims, et a suivi des études d’ingénieurs aux Arts et Métiers à Paris, où il décrocha un diplôme en thermodynamique et énergies renouvelables.
Cependant, son français poussif voire approximatif prouve qu’il a fait des études en France sans vraiment s’immerger dans la vie sociale et culturelle française. Son idéologie islamiste est-elle à l’origine de ce qui ressemble à un rejet culturel ? On peut sérieusement le penser…
Islamiste pur et dur, il est élu, entre 1981 et 1984, président du Mouvement de la tendance islamique (MTI) suite à l’arrestation de Rached Ghannouchi.
Condamné à mort en 1987 à l’issue du procès des membres du MTI, Jebali se réfugie en Espagne et, en 1989, il bénéficie d’une amnistie générale après la destitution de Bourguiba par Ben Ali. La même année, il regagne Tunis et fonde le journal « El Fajr » (L’Aube) organe du parti Ennahdha.
En décembre 1989, Jebali est arrêté et condamné à un an de prison suite à un article critiquant le tribunal militaire. En 1991, il est condamné à 17 ans de prison, dont 10 dans une cellule isolée, jusqu’à 2006.
Après la chute de Ben Ali, en janvier 2011, il est élu, en mars de la même année, secrétaire général d’Ennahdha, sous la présidence de Ghannouchi, avant d’être chargé par le président par intérim, Moncef Marzouki, en décembre, de former le gouvernement provisoire.
A la suite de la crise née de l’assassinat du dirigeant de gauche Chokri Belaid, par des éléments proches de la mouvance islamiste, il démissionne de son poste de chef de gouvernement provisoire, et en mars 2014, du secrétariat général d’Ennahdha et se retire du parti en décembre de la même année.
En fait, Ennahdha ne lui a jamais pardonné d’avoir pris ses distances de ses « frères musulmans » à la suite de l’assassinat de Belaid, laissant entendre par là, indirectement, que le parti islamiste pourrait être impliqué, d’une manière ou d’une autre, dans cet assassinat. Ce qui pourrait ne pas être totalement faux.
La rupture sera irrémédiable au point que M. Jebali ne sera plus jamais considéré par les Nahdhaouis comme l’un des leurs. Mais cela ne l’empêche pas de chasser sur leurs terres. Et s’il a présenté sa candidature à la présidentielle anticipée, tout en sachant que son ancien parti ne le soutiendra pas, il croit toujours pouvoir gagner les voix des islamistes en rupture de ban avec la ligne erratique de Rached Ghannouchi.
Surnommé par ses adversaires « Hamadi Tafjirat » (Hamadi explosifs), par allusion aux attentats aux explosifs perpétrés dans des hôtels de Sousse et Monastir, le 2 août 1987, dans lesquels il serait impliqué, Hamadi Jebali traîne une réputation sulfureuse d’islamiste rigide voire violent.
Pour ne rien arranger, les 14 mois qu’il a passés à la tête du gouvernement provisoire conduit par Ennahdha n’ont pas laissé des souvenirs impérissables chez la plupart de ses compatriotes. Et c’est avec ce passif qu’il se présente aux suffrages des Tunisiens.
Hamadi Jebali est né le 13 octobre 1949 à Sousse. Il est marié et père de 3 filles.
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