Le ministre de l’Education Hatem Ben Salem s’est engagé à ouvrir une enquête et à prendre les mesures nécessaires après avoir été alerté sur la discrimination et l’agression raciale dont a été victime Sabrina Dahech (14 ans), en salle de classe, par son enseignant au lycée 15-Octobre-1963 à Sfax.
Le papa de Sabrina, Atef Dahech a pris contact aujourd’hui, samedi 5 octobre 2019, avec l’Association tunisienne de soutien des minorités (ATSM) pour dénoncer une agression raciale contre sa fille.
Cela s’est passé avant-hier, en plein cours d’histoire géographie, explique l’élève de père tunisien et de mère ukrainienne, dans une vidéo diffusée par l’ATSM.
L’enseignant, Mohamed Lahiani, qui dispensait un cours sur les pays européens, s’en est pris à ses habitants, les accusant d’être sales, de ne pas se laver, de sentir mauvais et d’avoir le corps rongé de vers parce qu’ils mangent du porc et boivent du sang (sic!).
«C’est pour cela que l’islam interdit à la femme musulmane d’épouser un non-musulman», a-t-il lancé, avant de s’adresser aux élèves en prenant Sabrina en exemple et en la pointant du doigt: «Demandez à Sabrina pourquoi sa mère ukrainienne est venue vivre en Tunisie ?».
Dans la vidéo l’élève a assuré avoir été très gênée et s’est vraiment sentie seule.
«Ses propos m’ont blessée, m’ont fait très mal et les élèves me regardaient bizarrement, sans rien dire. Peut-être n’ont-ils pas osé répondre au prof», s’est interrogée la victime, en assurant qu’elle d’abord pensé n’en rien dire, mais elle a finalement décidé de dénoncer cet abus «pour ne pas que cela se reproduise d’autant que ce n’est pas la première fois que cela arrive et pour ne pas que d’autres élèves soient victimes de racisme, eux aussi ils vont avoir très mal…».
L’ATSM précise que le père s’est rendu au lycée pour dénoncer ce crime racial mais l’administration lui a répondu : «Ce n’est pas grave, elle oubliera avec le temps».
Yamina Thabet, présidente de l’association, qui appelle la justice à se saisir de l’affaire en vertu du texte de loi criminalisant le racisme votée en octobre 2018 par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), a également alerté le ministre de l’Education, Hatem Ben Salem, qui s’est engagé à ouvrir une enquête rapidement pour prendre les mesures nécessaires.
Y. N.
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