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Covid-19 : La responsabilité est collective, le salut le sera aussi

Avec des marchés bondés, il sera difficile de venir à bout de la pandémie (Ph. Yassine Gaidi, AP).

La responsabilité de l’aggravation de la pandémie de la Covid-19 en Tunisie ne saurait être rejetée sur telle ou telle partie exclusivement, car cette responsabilité est largement partagée et personne ne peut raisonnablement se défausser de la sienne sur les autres.

Par Imed Bahri

Doit-on blâmer le gouvernement pour avoir proclamé, hier, vendredi 7 mai 2021, un confinement général d’une dizaine de jours, du 9 au 16 mai, pour tenter de briser la chaîne de contamination par la Covid-19 alors que la pandémie connaît une grave recrudescence, avec une moyenne de 80 morts par jour, risquant de mettre en péril l système de santé dans le pays, fortement sollicité et au bord de la rupture ?

Beaucoup ont déversé leur bile sur les hauts responsables de l’Etat, par accès de colère, en voyant les rassemblements provoqués par cette décision dans les gares routières, devant les bureaux de postes et dans les supermarchés, et qui risquent de coûter au pays, dans les deux semaines à venir, une nouvelle recrudescence de la maladie. Mais ils ont tort, car ils auraient tous pris la même décision, qui était devenue urgente et ne pouvait plus être retardée. D’ailleurs, si le gouvernement n’avait décrété le confinement général, il aurait été fortement critiqué par ceux-là même qui le critiquent aujourd’hui pour l’avoir fait.

La responsabilité de la catastrophe est partagée

Ceux qu’il faut blâmer, ce sont plutôt les citoyens – ou certains d’entre eux – dont le comportement irresponsable et l’insouciance affichée face au risque de la contamination frise l’inconscience suicidaire. Et ce comportement ne date pas d’hier, on l’a observé en plusieurs occasions depuis l’apparition de la pandémie en Tunisie, début mars 2020. Et il y a peu de chance qu’il change, même si on va mettre un policier à chaque coin de rue pour verbaliser ceux qui sortent dans la rue sans masque ou ceux qui refusent d’observer la distanciation physique dans les lieux publics.

Cependant, et si on a des reproches à faire au gouvernement c’est de n’avoir pris la mesure de la gravité de la situation à temps, d’avoir fait preuve de laxisme pendant de longs mois au prétexte de ne pas nuire davantage à une économie déjà en crise et fortement affectée par les retombées de la crise sanitaire et, surtout, de n’avoir pas pris plus tôt les mesures nécessaires pour mieux équiper les hôpitaux de respirateurs et de lits de réanimation et de n’avoir pas commandé non plus à temps les doses de vaccins en quantités nécessaires, ce qui a abouti au grand retard enregistré dans la campagne nationale de vaccination.

Appliquer les bonnes pratiques inventées ailleurs

Ceci dit, le pays, où le nombre de morts par la Covid-19 a dépassé le cap des 11.000 et où le taux de létalité est jugé assez élevé par les spécialistes (nombre de décès / nombre de cas = 3,54%. contre «seulement» 1,85% en France), ne s’en sortira que si tous les citoyens acceptent de mettre un peu du leur, ne fut-ce qu’en observant scrupuleusement les mesures de protection et en veillant à ce qu’elles soient également observées autour d’eux. Et que les responsables gouvernementaux fasse preuve d’une meilleure réactivité pour anticiper les évolutions et préparer à temps les ripostes, sachant qu’on ne leur demande pas d’être inventifs et de faire preuve de grande imagination, les solutions étant connues et déjà expérimentées sous d’autres ceux. Qu’ils soient au moins capables de «copier et coller» les bonnes pratiques dont l’efficacité à été prouvée ailleurs !

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