Le président de la république, Kaïs Saïed, a annoncé ce soir, jeudi 23 avril 2020, qu’à l’occasion du mois de ramadan, le couvre-feu sera allégé, à partir de demain : il débutera désormais à 20h, au lieu de 18h et se poursuivra jusqu’à 6h le lendemain.
Le président a rappelé que, cette année, le mois saint survient dans une période particulière à cause de la situation induite par la propagation du coronavirus, mais il s’est montré optimiste, en indiquant qu’après des semaines difficiles, les premières lueurs d’espoir commencent à être perçues, en formant l’espoir de voir le virus vaincu d’ici le début du mois de juin prochain..
«Les dernières semaines n’ont pas été faciles et plusieurs décisions n’ont pas, elles non plus, été faciles à prendre mais la santé du peuple est une priorité», a-t-il dit, avant de remercier les professionnels de la santé, les forces sécuritaires et armées, ainsi que la jeunesse tunisienne qui s’est engagée dans cette lutte nationale contre le coronavirus, notamment à travers des actions de solidarité avec les couches défavorisées.
«Tant qu’il y aura des héros et une volonté implacable, des gens qui s’engagent, qui donnent, qui sont solidaires et écrivent l’Histoire, nous nous en sortirons», a encore ajouté le président.
Kaïs Saïed a aussi indiqué qu’à cause de la particularité de la situation, les traditions habituelles du mois de ramadan, ancrées en Tunisie et dans le monde, seront perturbées par les mesures décidées dans la lutte contre le coronavirus, par allusion au confinement général et au couvre-feu qui vont empêcher les rassemblements dans les cafés, les salles de spectacles et les mosquées pour les prières nocturnes des «tarawih».
«Préserver sa santé, qui est aussi une des consignes de l’islam, est plus importante que des traditions, qui ne peuvent pas prendre le dessus sur la préservation de la vie humaine. Il faut donc respecter le confinement et toutes les mesures de protection, sachant que le couvre-feu et le confinement seront allégés, si la situation sanitaire s’améliore. Moins il y aura de contaminations, plus nous les allégerons, jusqu’à les lever définitivement», a ajouté le chef de l’Etat.
«Je ne doute pas un seul instant que la situation, et les mesures qu’elle implique sont difficiles, mais nous allons nous en sortir. Romdhan Mabrouk», a-t-il conclu, pour une fois, en bon dialecte tunisien, le chef de l’Etat ayant présenté tout son speech, comme à son habitude, en arabe littéraire châtié.
Y. N.
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