Dans le cadre de sa collaboration avec le collectif #EnaZeda (Moi aussi), l’association Aswat Nissa a demandé à des actrices et acteurs de lire les poignants témoignages de victimes de violences sexuelles. L’action vise à dénoncer les agresseurs et à briser le silence très souvent imposé aux victimes.
Depuis sa création en octobre dernier, le groupe Facebook #EnaZeda reçoit des milliers de témoignages de victimes. Ces messages sont publiés quotidiennement sur la page et parmi les victimes, il y a même désormais des hommes qui osent enfin sortir de leur silence et qui racontent les abus qu’ils ont subis lorsqu’ils étaient enfants.
Le mouvement a permis de délier les langues et #EnaZeda compte poursuivre son combat contre les violences sexuelles notamment en aidant les victimes à dénoncer leurs agresseurs pour qu’ils soient punis et aussi éviter les récidives.
L’association Aswat Nissa (Voix des femmes), qui soutient ce mouvement depuis sa création, a chargé des acteurs, à l’instar de Fatma Ben Saïdane, dont l’engagement en faveur de la cause féminine n’est plus à prouver, Souhir Ben Amara, Nadia Boussetta et Mohamed Garraya, de lire les messages de victimes.
Elle les a filmés et a publié hier, mercredi 27 novembre 2019, la vidéo où se mêlent à la fois, émotion et colère…
On notera que l’actrice tunisienne Hend Sabri, qui vit en Égypte, avait publié, jeudi dernier, un message de soutien à toutes les femmes impliquées dans cette action.
«Vous réalisez une chose très noble pour la femme, pour la Tunisie et pour le monde arabe», avait-elle dit en concluant : «Bravo, courage et je vous soutient Ena zeda».
On rappellera que le mouvement EnaZada a vu le jour, après l’affaire Zouhair Makhlouf (qui siège désormais au parlement), qui avait été pris en photo par une élève, dans sa voiture près d’un lycée dans une situation embarrassante : pantalon baissé et main touchant son sexe, le député Qalb Tounes dira qu’il a été pris d’une envie pressante et a dû uriner dans une bouteille… version que dément la lycéenne en l’accusant de s’être touché en la harcelant.
L’affaire a été médiatisée et la lycéenne a porté plainte, mais la justice a traîné et l’accusé est désormais député et bénéficie de l’immunité parlementaire…
Y. N.
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