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Rafik Abdessalem : « Loin de nous l’idée d’avoir donné une dimension religieuse au Fonds de Zakat »

L’article portant sur la création d’un Fonds de Zakat, proposé par Ennahdha, est passé à la trappe. Par 93 voix contre, 74 pour et 17 abstentions, les députés ont rejeté la proposition islamiste d’inclure ce fonds dans la LF-2020. Rafik Abdessalem s’étonne que les opposants à cette idée ait soupçonné Ennahdha de mauvaise «intention idéologique, religieuse.» Non, pas du tout !…

Réagissant à cette accusation hier, mardi 10 décembre 2019, où il était l’invité par Meriem Belkadhi, sur El-Hiwar Ettounsi, le gendre de Rached Ghannouchi s’est dit offusqué que l’on ait prêté à Ennahdha pareille conduite sournoise: «Loin de nous l’idée d’avoir emprunté une voie détournée pour inclure dans la Loi de Finances 2020 (LF-2020) un article [sur la création du Fonds de Zakat, ndlr] suivant nos convictions idéologiques ou religieuses », a-t-il lancé, avant de rappeler le plus simplement du monde qu’il s’agissait d’une promesse électorale faite par le parti islamiste, lors des dernières législatives. «Ce Fonds était une pièce maîtresse de notre programme. Nos candidats ont fait campagne là-dessus. Ils ont expliqué le bien-fondé d’une institution financière de ce type», a-t-il fait savoir.

Et le dirigeant nahdhaoui d’expliquer ce bien-fondé: les ressources précieuses –estimées, selon lui, à 2 milliards de dinars annuellement– que générera ce Fonds de Zakat, qui sont mis à la disposition de l’Etat et dont bénéficieront nos concitoyens vivant dans le besoin. Très vite, le masque tombe: «Ne sommes-nous pas des musulmans ? Et la zakat, n’est-ce pas un des cinq piliers de notre religion ?», s’interroge Abdessalem.

Pour se ressaisir, tout en poursuivant la défense de ce projet, le dirigeant nahdhaoui tente un autre argument, celui «du libéralisme économique et du modernisme» du parti islamiste. «Tenez, regardez, par exemple, ce qui se passe au Royaume-Uni: des banques comme la Barclays ou HSBC proposent des produits financiers islamiques», martèle-t-il, sans se rendre compte qu’il change totalement de sujet et saute, pour ainsi dire, du coq à l’âne. «On devrait y penser plus sérieusement: la finance islamique est un secteur bancaire qui est en train de réaliser de bons résultats, à travers le monde», souligne-t-il, en se mélangeant les pinceaux, la finance islamique n’ayant rien à voir avec la zakat, qui est un impôt à connotation religieuse.

Qui est-ce qui a parlé d’intention cachée d’Ennahdha ?

M. Ch.  

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