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Nizar Yaiche : «La santé des Tunisiens a un coût économique énorme»

Dans son interview avec RTCI, le 26 mars 2020, le ministre des Finances, Nizar Yaiche, a abordé plusieurs points chauds de la situation actuelle des finances publiques de la Tunisie, déjà difficile avant la pandémie du coronavirus.

A propos du financement des 2,5 milliards DT (MrDT) prévu par le gouvernement pour faire face à la crise actuelle, le ministre rappelle qu’il faut tenir compte de deux facteurs importants : plus de 80 pays ont demandé l’aide au FMI et, pour nous, la priorité reste la santé des Tunisiens, qui a un coût social et économique énorme.

Ce financement sera injecté directement de la trésorerie, d’autres mesures seront prises par la Caisse de dépôt et de consignation (CDC) pour soutenir les entreprises stratégiques et les aider à se maintenir, en plus de garanties d’emprunts données par l’Etat qui lui permettront de lever des fonds sur le marché. Par ailleurs, la Tunisie est également en train de préparer une sortie sur le marché international, affirme le ministre.

Pour ce qui est des déclarations fiscales des entreprises et leur crainte d’essuyer des pénalités de retard vu la fermeture des bureaux des recettes fiscales en raison du confinement général, le ministre rappelle à tous les concernés que le site web du ministère des Finances a publié tous les éclaircissements nécessaires à ce propos, tout en remerciant les entreprises qui font le choix de faire leur déclaration fiscale dans les délais et de ne pas la reporter, faisant preuve de responsabilité et de solidarité avec l’Etat et le peuple tunisiens en cette période difficile.

A propos de la possible rectification de la loi des finances 2020, désormais obsolète, par une loi de finances complémentaire, le ministre a souligné la nécessité de permettre au chef de gouvernement de légiférer par des décrets lois. Le parlement doit prendre ses responsabilités dans la situation actuelle, en votant une loi laissant au chef de gouvernement cette prérogative durant les deux mois que nécessitera la guerre contre le coronavirus, a-t-il estimé, car il est extrêmement important pour le gouvernement de réagir très vite. La situation exige d’éviter tout calcul politique et de se concentrer sur la stratégie de sortie de cette crise sanitaire, économique et sociale.

Pour ce qui est des salaires des fonctionnaires pour le mois d’avril prochain, Nizar Yaiche a assuré qu’il seront payés sans aucun jour de retard, mettant fin ainsi aux rumeurs à ce sujet. Pour les salaires du mois de mai, des discussions sont en cours avec des bailleurs fonds et des promesses ont été faites. La situation financière est très grave, mais il y a des solutions, encore faut-il que le pays se montre solidaire en cette période, a insisté le jeune ministre.

Interrogé sur le Fonds 1818 d’aide au ministère de la Santé dans la lutte contre le coronavirus, M. Yaïche a remercié les nombreux Tunisiens résidents à l’étranger qui ne veulent pas y contribuer en cash mais en nature, et affirmé que les parties concernées au ministère de la Santé leur fourniront des listes d’équipements et de matériels sanitaires dont le pays à besoin.

Tout en se déclarant favorable à la création d’une agence d’audit des crédits reçus et dépensés par le gouvernement, Nizar Yaiche a estimé que celle-ci peut apporter une meilleure gouvernance, assurant, au passage, que son département entretient des relations permanentes avec la Banque centrale de Tunisie (BCT), institution avec laquelle les vues très proches.

A. M.

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