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Tunisie : Les mauvaises nouvelles du front de la lutte contre la Covid-19

A-t-on suffisamment de lits de réanimation pour faire face o la hausse des besoins ?

La hausse du nombre de professionnels de la santé contaminés est un motif d’inquiétude sur le front de la lutte contre la pandémie de la Covid-19. Car, si même les médecins ne sont pas à l’abri d’une contamination, que dire des simples citoyens, alors que le laisser-aller semble être la devise du plus grand nombre, notamment des jeunes, peu soucieux de se protéger eux-mêmes et de protéger les leurs ?

Par Imed Bahri

Pour l’ancien ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Faouzi Ben Abderrahman, les Tunisiens sont désarmés et laissés à leur propre sort face à la pandémie de la Covid-19, par manque d’organisation et, pire encore, par absence de stratégie.

Selon l’ancien ministre, alors que la pandémie connaît actuellement un regain de virulence avec la multiplication du nombre de contaminés, de malades hospitalisés en réanimation ou sous respiration artificielle et même de morts, les pouvoirs publics semblent dépassés par les événements.

Plus grave que le manque de moyens, la désorganisation

«Le ministère de la Santé tunisien n’a aucune stratégie pour la pandémie de la Covid-19. Le manque de personnel de santé (réanimateurs, médecins et infirmiers) est aujourd’hui le problème le plus grave. Plus grave que le manque flagrant de moyens. Mais le plus grave encore est l’absence totale de stratégie face à la pandémie. Chaque hôpital, chaque service décide seul. Des malades, parfois en détresse respiratoire, font le tour des services et personne ne les prend en charge sur le Grand-Tunis», déplore M. Abderrahman dans un post Facebook publié hier, samedi 19 septembre 2020.

L’ancien ministre ajoute : «La grande salle préparée à El-Menzah est une mascarade de plus. Même la question de savoir si on est saturés ou pas ne peut pas être posée dans notre cas car elle sous-entend une organisation minimale et une manière scientifique de gestion de la crise. Ce qui n’est pas le cas.»

La conclusion de M. Abderrahman, un brin fataliste et désenchantée, donne froid au dos : «Aux citoyens que nous sommes, face à cette machine en panne, la seule manière est de ne pas tomber malade. J’espère que c’est possible.»

Un grave problème de coordination entre les différents services publics

Face aux vidéos diffusées sur les réseaux sociaux présentant des malades atteints de la Covid-19 étendus sur des brancards dans des couloirs d’hôpitaux et ne trouvant pas de lit de réanimation, alors que les responsables du ministère de la Santé ne cessent de répéter dans les médias que le nombre de lits de réanimation disponible pour les malades atteints de la Covid-19 est encore suffisant, prouve, s’il est encore besoin, qu’il y a un grave problème de coordination entre les différents services publics.

La hausse du nombre de professionnels de la santé contaminés est un autre motif d’inquiétude, car cela prouve que les moyens et les protocoles de protection mis à la disposition de ces derniers dans les services Covid + sont insuffisants ou non respectés. Selon des informations fuitées hier soir, samedi 19 septembre, il y aurait actuellement trois professeurs de médecine contaminés par la Covid-19 en réanimation. Si même les médecins ne sont pas à l’abri d’une contamination, que dire des simples citoyens, alors que le laisser-aller semble être la devise du plus grand nombre, notamment des jeunes, peu soucieux de se protéger eux-mêmes et de protéger les leurs.

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