Accueil » Tunisie : Un croque-mort appelé Hichem Mechichi

Tunisie : Un croque-mort appelé Hichem Mechichi

Le chef du gouvernement tunisien préside une réunion officielle d’urgence au ministère de la Santé, en portant un tee-shirt Tommy Hilfiger, publicité gratuite.

Quand on dit qu’en dix ans de pouvoir, Ennahdha a détruit la Tunisie et fait douter les Tunisiens de l’utilité même d’une révolution qui les a menés de débâcle en faillite, c’est en référence à ses choix désastreux, à commencer par celui des hommes en charge du gouvernement. Et le choix le plus désastreux jusque-là, c’est celui de l’actuel chef de gouvernement Hichem Mechichi, un opportuniste sans foi ni loi, incompétent notoire, arrogant et, surtout, irresponsable.

Par Ridha Kéfi

On ne s’attaque pas gratuitement à cet homme, auquel les dirigeants d’Ennahdha s’attachent comme à un messie, pour la seule et unique raison qu’il ne leur refuse rien, mais ce sont ses actes qui le discréditent et le disqualifient. Car non seulement son bilan est catastrophique dans tous les domaines, mais il a mené le pays au bord de la banqueroute financière et du désastre sanitaire, en laissant filer la dette et essaimer le virus de la Covid-19, ce qui vaut à la Tunisie l’honneur douteux d’être classée, aujourd’hui, par l’OMS comme le premier pays au monde affecté par la pandémie.

L’incompétence et l’arrogance à la barre

Pire encore, le pays qui, il y a dix ans, et sous une dictature bon enfant, était considéré comme pré-émergent et ses performances économiques louées par les instances internationales, vit aujourd’hui grâce aux aides des pays frères et amis et son peuple semble même avoir pris goût à la chienlit démocratique et à la mendicité internationale.

Pour ne rien arranger, Hichem Mechichi, un homme que personne n’a élu et qui s’est trouvé par hasard là où il se trouve aujourd’hui, croit pouvoir snober le peuple à la destinée duquel il est censé veiller et auquel il est tenu de rendre des comptes. Alors que la situation dans le pays continue de s’aggraver dans tous les domaines, il ne se croit nullement tenu de s’expliquer et d’expliquer aux Tunisiens vers quelles nouvelles catastrophes il est en train de les mener. Fort du soutien d’Ennahdha et de ses alliés, Qalb Tounes, Al-Karama et des poussières d’autres partis, il ne donne pas d’interviews aux médias pour ne pas avoir à répondre aux questions qui gênent et se contente de déclarations lapidaires et de communiqués soporifiques qui ajoutent au désespoir des Tunisiens.

N’en faisant qu’à sa tête, comme un enfant trop gâté, le locataire du Palais de la Kasbah refuse même d’aller à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), où il dispose pourtant de l’appui d’une courte majorité, pour ne pas devoir faire face aux questions des députés de l’opposition, qui ne cessent de le «convoquer», mais en vain. Se croit-il à ce point intouchable ? Cela en a tout l’air, car comment expliquer ce comportement hautain, condescendant voire arrogant de la part d’un homme dont le bilan aurait fait rougir de honte le plus incompétent des agents de l’Etat ?

Hichem Mechichi écourte son week-end de farniente à Hammamet et rejoint en catastrophe le ministère de la Santé. Les Tunisiens apprécieront la classe du chef du gouvernement !

Mechichi se dore les fesses sur le sable chaud de Hammamet

Comme pour fournir plus de raisons à ses détracteurs pour l’attaquer et couvrir encore de ridicule les Nahdhaouis qui le soutiennent, Hichem Mechichi a commis la bêtise d’aller passer un long week-end de farniente, lui et plusieurs de ses ministres, dans un palace de Hammamet. Selon l’organisation I Watch, qui a ébruité cette information, hier soir, sans être démentie officiellement par les services du concerné, M. Mechichi est allé se dorer les fesses sur le sable chaud, alors que les hôtels du pays sont tous quasiment vides et que les professionnels du tourisme ne cessent de lancer des cris de détresse.

Têtu et tordu, le chef de gouvernement n’est pas seulement insensible à ces cris, mais il cherche à profiter au maximum des privilèges liés à sa fonction en allant faire le touriste à l’oeil dans l’un des plus beaux fleurons du tourisme tunisien, au moment même où la pandémie frappait un peu partout dans le pays et que des cris de détresse s’élevaient, ça et là, lancés par des médecins des services Covid-19, alertant contre une grave pénurie d’oxygène, de personnels, de lits d’hospitalisation, de médicaments et de tout, et ce malgré l’élan de solidarité dont ont fait preuve les Tunisiens, à l’intérieur et à l’étranger, et des aides médicales envoyées par plusieurs pays frères et amis.

Cela s’est passé hier soir, samedi 17 juillet 2021, et les réseaux sociaux, on l’imagine, se sont chauffés, dénonçant l’irresponsabilité et l’arrogance d’un chef de gouvernement qui n’a plus vraiment aucune excuse et qui aurait dû être remercié depuis longtemps. Et c’est tard dans la soirée que l’importun et l’indécent a dû quitter sa suite présidentielle de l’hôtel Hasdrubal pour rejoindre à la hâte Tunis et présider une réunion consacrée, vous l’avez deviné, aux derniers développements de la crise pandémique. En fait, il prit le train en marche, car la réunion se tenait depuis un certain temps déjà sous la présidence du ministre de la Santé qui, lui, n’était pas invité à Hammamet et qui, s’il l’avait été, n’aurait sans doute pas fait le déplacement à la station balnéaire, les déplacements entre les régions étant officiellement interdits.

Trop peu, trop tard, trop stupide surtout. Le mal est fait, et la Tunisie n’a pas fini de compter ses morts. Et c’est en nombre de morts que sera bientôt jugé le bilan de cet homme qui n’aurait jamais dû être là où il est… Il aurait d’ailleurs dû démissionner depuis un certain temps, et ne pas faire porter la responsabilité de sa gestion catastrophique de la pandémie au seul ministre de la Santé, Faouzi Mehdi, comme il semble vouloir le faire, et ce sur les instructions de ses employeurs islamistes, en remplaçant cet homme intègre et dévoué par l’un des dirigeants d’Ennahdha, Abdellatif Mekki en l’occurrence. La couleuvre est trop grosse et, cette fois-ci, les Tunisiens, soyons-en sûrs, ne l’avaleront pas.

Articles du même auteur dans Kapitalis :

Tunisie : La procédure contre le juge Béchir Akremi ira-t-elle jusqu’au bout ?

La justice en Tunisie gangrenée par la corruption de certains magistrats

Le cauchemar absolu d’Ennahdha : une carte Saïed-Moussi

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.

error: Contenu protégé !!