De la liste de 82 magistrats révoqués le 26 mai, 50 ont fait recours auprès de leur tutelle pour le réexamen de leurs dossiers. Les autres ont préféré ne pas contester la décision du ministère de la Justice.


Après avoir longuement négocié le 30 mai avec les représentants du Syndicat national des magistrats tunisiens (Snmt) et ceux de l’Association des magistrats tunisiens, Noureddine Bhiri, ministre de la Justice, a déclaré qu’il y aura une Commission provisoire indépendante, en remplacement du Conseil supérieur de la magistrature qui  s’occupera dorénavant de l’assainissement du corps de la magistrature.

Quant à la révocation, le 26 mai, des 82 magistrats accusés de corruption, le ministre de la Justice leur a donné la possibilité de se défendre et de s’opposer à la décision dans un délai ne dépassant pas les 3 jours.

32 magistrats se sont abstenus et ont accepté la décision du Conseil et 50 s’y sont opposés. Ces derniers qui ont observé, les 29 et 30 mai, une grève de la faim, ont présenté leur dossier dans le délai fixé par le ministère de tutelle.

En 2011, l’ancien ministre de la Justice Lazhar Karoui Chebbi avait déjà parlé de la nécessité de l’assainissement de la magistrature.  Plusieurs juges d’instruction ont été saisis de certains dossiers et ont convoqué quelques juges dont Mehrez Hammami, Zied Souidane, Lotfi Daouess  ainsi que Sami Hefiane pour répondre à des sujets ayant lien avec la corruption sous le régime de Ben Ali.

En juillet 2011, le juge d’instruction de la 8e Chambre a émis un mandat de dépôt contre Sami Hefiane, aujourd’hui encore en détention. Dès l’arrestation de leur confrère, les autres juges ont quitté le pays.

Z. A.

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