Contrairement à ce qu’ont annoncé certains médias, l’ancien Premier ministre libyen sous Kadhafi n’est pas en train d’agoniser à la prison de la Mornaguia.
Par Zohra Abid
Selon l’un de ses avocats, qui lui a rendu visite mercredi matin au lieu de sa détention à la prison de Mornaguia, à l’ouest de Tunis, M. Baghdadi n’en est pas au chapitre de l’agonie. Il est certes moralement affecté, car ce n’est pas facile pour lui de vivre pareille situation, mais il tient bon physiquement. Il a fait tout récemment une grève de la faim pendant 5 jours. Mais il a fini par arrêter.
Confiance en la justice
«L’homme veut rester serein, faisant confiance à la justice internationale et gardant espoir», a confié à Kapitalis l’un des avocats qui s’occupent du dossier de M. Baghdadi auprès des Nations Unies. Il a ajouté : «Mon client n’a pas envie de faire de la pression, via les médias et à travers certains de ses avocats, pour justifier son innocence. Surtout qu’il n’a pas participé aux crimes contre l’humanité et son nom n’a d’ailleurs jamais figuré sur la liste des recherchés par la Cour pénale internationale».
L’ex-numéro 2 libyen sous le régime de Kadhafi (du 5 mars 2006 au 23 août 2011) comparaîtra de nouveau le 10 janvier 2012 devant les tribunaux.
L’ordre de son extradition par le juge, le mois dernier, a fait couler beaucoup d’encre dans les médias. Un comité de sa défense s’est formé pour le défendre au nom des droits de l’homme auprès des instances internationales.
M. Mahmoudi a été arrêté dans le Sahara tunisien le 22 septembre dernier alors qu’il tentait de s’introduire en Algérie. Il était en compagnie de deux autres personnes.
Baghdadi Mahmoudi
Que dira Marzouki aux Libyens ?
Le président de la République, Moncef Marzouki a déclaré que M. Mahmoudi sera extradé en Libye mais une fois que le pays sera sécurisé et qu’il aura la garantie que l’homme sera jugé équitablement par des tribunaux impartiaux.
Le nouveau président de la Tunisie effectuera dans les prochains jours une visite au pays voisin. Ce sera son premier voyage à l’étranger. Il y a de fortes chances que le cas Mahmoudi soit évoqué lors des discussions entre les responsables des deux pays, qui ont aujourd’hui de bonnes raisons de s’entendre et de coopérer dans tous les domaines. Que répondra M. Marzouki ? Qu’il fait confiance à la justice tunisienne ?
Il aura besoin, de toute façon, de gagner du temps, car il n’est pas question de livrer l’ancien responsable libyen aux nouvelles autorités de son pays qui ont encore du mal à restaurer l’Etat et à remettre la justice au travail.
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