Des jeunes ayant manifesté à Kélibia, au lendemain de l’assassinat de Chokri Belaïd (6 février 2016), ont été condamnés à des peines allant de 4 à 14 ans de prison.
La chambre pénale auprès du tribunal de première instance de Nabeul a prononcé, le 12 octobre dernier, des condamnations, par contumace, allant de 4 à 14 ans de prison, contre un groupe de 40 jeunes de Kelibia, accusés de désobéissance et d’incendie du bureau d’Ennahdha et du poste de police de la région et de vols.
Les condamnés, qui n’étaient pas présents à l’audience, ont été informés de ce jugement, hier, par le poste de police de Kélibia.
La plupart d’entre eux, qui ne sont pas politisés, avaient pris part aux manifestations ayant suivi l’assassinat du martyr Chokri Belaïd, comme dans beaucoup de villes tunisiennes, et attaqué le bureau du parti islamiste Ennahdha, alors au pouvoir.
Mariam, une des accusées ayant écopé de la peine la plus lourde (14 ans et 1 mois de prison), a indiqué à Kapitalis qu’elle a été choquée par le verdict et qu’elle n’avait pas suivi l’affaire qui était entre les mains de 2 avocats désignés par le bureau régional de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH).
«Je suis atterrée et je ne sais pas trop ce qui m’attend, d’autant que les avocats sont en grève, donc d’ici vendredi rien n’est clair», a-t-elle expliqué, tout en insistant sur le fait qu’elle était présente à la manifestation mais qu’elle n’a jamais participé au saccage du bureau d’Ennahdha ou du poste de police.
«J’ai manifesté pacifiquement avec des gens que je ne connaissais pas, mais dans la foule, je criais qu’Ennahdha devait dégager car ce parti assume au moins la responsabilité politique de l’assassinat de Chokri Belaid. Nous étions peinés et en colère et nous avions protesté. Et c’est un droit dans un pays qui se targue d’être démocratique», a ajouté Mariam.
Y. N.
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