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Education et mécénat : Une rentrée scolaire solidaire

A l’occasion de la rentrée scolaire, Attijari Bank a distribué, vendredi 15 septembre 2017, plus de 200 cartables remplis de fournitures scolaires aux élèves de 3 écoles.

Par Zohra Abid

L’action de la banque mécène en faveur des écoles Zghidane, située dans la zone rurale de Saouaf, au gouvernorat de Zaghouan, Jabouza (Takelsa) et Chorfine (Menzel Bouzelfa), toutes au gouvernorat de Nabeul, ne s’est pas arrêtée là, car Attijari Bank est intervenue aussi niveau des bâtiments (rénovation et peinture), des équipements scolaires (tables biplaces, bureaux, tableaux et meubles d’arrangement), ainsi que de la cantine (frigos et ustensiles).

Et ce n’est pas tout. Car, la banque a également tenu à fêter, avec les élèves, les enseignants et les cadres locaux la nouvelle rentrée scolaire avec musique, animation de clown, friandises et petits cadeaux souvenirs.

Public et privé, main dans la main

Ces opérations sont menées en parfait accord et en coordination avec le ministère de l’Education, qui a donné les noms des établissements nécessitant une intervention rapide et la banque mécène n’a pas manqué à son devoir social et a mobilisé ses équipes, cette année encore, pour intervenir dans plusieurs autres écoles dans les régions défavorisées, notamment à Jendouba, Siliana, Kairouan, Gafsa, Kasserine.

Lors de la distribution de la fourniture scolaire aux élèves de l’école Zghidane, Ridha Touihri, délégué régional de l’enseignement primaire à Zaghouan, a indiqué à Kapitalis que l’intervention d’Attijari Bank a été utile et précieuse pour les élèves et les enseignants, en appelant d’autres entreprises du secteur privé à suivre l’exemple. «La rentrée scolaire coûte cher à l’Etat, qui doit restaurer et équiper des milliers d’écoles chaque année, et toute aide du secteur privé est la bienvenue», a ajouté M. Touihri, en se félicitant du fait que, cette année, plusieurs mécènes se sont manifestés et ont mis la main à la poche.

Le programme «Entreprises amies de l’école», lancé, en mars dernier, par l’ancien ministre de l’Education, Neji Jalloul, en partenariat avec la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect) a rendu possible l’engagement de 120 chefs d’entreprises en faveur de la mise à niveau des établissements scolaires délabrés et nécessitant des travaux d’entretien. «Mais ce n’est pas encore assez!», a ajouté le délégué régional de l’enseignement primaire à Zaghouan.

Des chiffres inquiétants

Pour Sofiane Haouari, responsable de la communication à Attijari Bank, le but de ces 3 actions simultanées est d’aider les familles démunies qui n’ont pas de quoi acheter la fourniture scolaire, de faire aimer l’école aux élèves et de réduire ainsi l’abandon scolaire, qui est un véritable fléau en Tunisie, dont les conséquences sociales sont souvent graves.

«Nous contribuons également au financement de plusieurs associations intervenant à plusieurs niveaux dans les écoles et qui œuvrent pour éviter l’abandon précoce de la scolarité», a encore expliqué M. Haouari.

Rappelons, à ce propos, que, selon un rapport officiel, près de 100.000 élèves quittent, chaque année, l’école publique et qu’en 34 ans, 4.325.127 élèves ont abandonné les études sans diplôme. Selon le même rapport, cet abandon est dû notamment à la pauvreté des familles qui ne parviennent pas à payer les fournitures scolaires et à assurer le transport de leurs enfants.

Un élève du primaire coûte aujourd’hui au budget de l’Etat près de 1500 dinars tunisiens (DT). Selon une déclaration récente aux médias, Tarek Ben Jazia, directeur général de l’Institut national de la consommation (INC) a souligné que la rentrée scolaire coûte de plus en plus cher. «La fourniture scolaire avec les livres coûte à un élève du primaire entre 42,280 et 83,890 DT sans compter le cartable et le tablier. Le coût atteint au total 91DT contre 79DT l’année écoulée».

Selon encore M. Ben Jazia, la scolarisation d’un élève de la 6e année primaire coûte aux parents 153 DT, soit une augmentation de 15 à 22% par rapport à l’année précédente. On imagine le budget de la rentrée pour un père de famille moyen qui a 2, 3 ou plus d’enfants. Et, surtout, dans les zones rurales, qui sont ciblées par les actions des entreprises mécènes et des donateurs privés.

Objectif : la réussite pour tous

«Notre intervention ne s’arrête pas au niveau de la distribution des cartables et de la fourniture scolaire ou de l’aménagement des lieux. Nous faisons aussi le suivi de la scolarité de ces élèves. A la fin de chaque année, notre banque récompense les plus brillants en leur remettant des cadeaux d’encouragement. Cette stratégie instaurée par notre établissement vise à inculquer aux enfants l’esprit de la réussite et de la persévérance», a expliqué M. Haouari.

Boujomaâ Meherzi est le directeur de l’école Zghidane, qui accueille aujourd’hui 150 élèves, pour la plupart vivant dans la précarité et dans des zones difficiles d’accès et enclavées dans les hauteurs de Zaghouan. «Nous avons 10 instituteurs dont ceux de l’éducation technique et de l’éducation sportive. Il nous manque encore 2 remplaçants. Sans ces derniers, les cours pourront être perturbés plusieurs jours dans l’année», a-t-il souligné. Ce message n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Ridha Touihri a promis de satisfaire ses besoins dans les plus brefs délais.

Les zones rurales enclavées ont également droit à une scolarité normale. 

Les enseignants suppléants ne manquent pas en Tunisie mais leur situation est précaire et une majorité refuse d’aller dans les régions enclavées avec des honoraires pour les seuls jours travaillés. Ils ont souvent exprimé leur indignation et appelé les autorités à les intégrer définitivement dans le corps enseignant pour régulariser leur situation et les sortir de la précarité.

«Rien ne vaut notre école publique et elle n’a rien à voir avec celle de certains pays du Moyen Orient, où la qualité de l’enseignement laisse beaucoup à désirer. Ici, je suis au moins rassuré que mes petits vont acquérir de bonnes bases», a conclu un parent, venu accompagner ses 2 petits, quelques heures avant de s’envoler aux Emirats arabes unis où il travaille dans le bâtiment.

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