Le député de la liste indépendante, «Espoir et travail», à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Yassine Ayari, a révélé, hier, 8 décembre 2019, à l’émission «Wahch chécha», sur Attessia TV, des pratiques pour le moins louches, remontant à 2011, de la part du lobbyiste et homme d’affaires controversé, Kamel Eltaïef.
«J’ai été contacté en 2011 par Kamel Eltaïef suite à un article que j’ai publié au mois de juillet, dans mon blog personnel, sur sa relation avec le directeur [général] de la sûreté nationale de l’époque, [Taoufik] Dimassi. Un billet qui évoquait une affaire de trafic d’immobilier», a déclaré le jeune député, ajoutant que M. Eltaïef «avait usé de tous les moyens» pour le dresser, notamment en lui envoyant, «chaque jour», Noureddine Ben Ticha (qui est devenu, par la suite, dirigeant de Nidaa Tounes et conseiller principal de l’ancien président de la République, feu Béji Caïd Essebsi, ndlr).
Yassine Ayari a, par ailleurs, affirmé que Kamel Eltaïef est allé jusqu’à lui proposer un poste de secrétaire d’Etat pour le faire taire, bien que ce dernier n’avait, faut-il le rappeler, aucun statut officiel au sein du gouvernement.
«Au bout du compte, Noureddine Ben Ticha m’a proposé, au nom de Kamel Eltaïef, d’oublier toutes ces histoires [ayant rapport avec la politique] et d’ouvrir un bureau d’études, tout en me promettant qu’ils vont se charger de m’envoyer des travaux et de me les payer», a-t-il également révélé, assurant qu’initialement, le lobbyiste a tenté de l’intégrer à son clan.
Yassine Ayari a, d’autre part, assuré qu’à l’époque, les gens ne le croyaient pas quand il leur faisait part de ces agissements, et qu’il a finalement décidé de porter plainte contre le lobbyiste après avoir rassemblé toutes les preuves dont il disposait (à l’instar des messages téléphoniques qu’il recevait). Une plainte qui n’a abouti à rien, si ce n’est, si on en croit les propos du blogueur, «à beaucoup de soucis».
L’ingénieur en informatique a finalement rappelé que lorsque le journal électronique, Nawaat, a obtenu la liste des échanges téléphoniques de Kamel Eltaïef, en 2012, son numéro à lui y figurait, logiquement. Un épisode qui lui a valu d’être accusé de collaborer avec le lobbyiste.
C. B. Y.
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