Depuis 2011, à peine une affaire politico-financière éclate qu’on entendait une voix qui retentissait aussi fort que personne ne pouvait prétendre ne pas l’avoir entendu à moins d’être sourd. Cette voix est celle de Samia Abbou, grande papesse de l’anti-corruption. Mais dans le cadre du Fakhfakh Gate, elle a disparu des écrans radars.
Par Imed Bahri
La voix de la députée Attayar s’est tue, qui plus est, dans une affaire politico-financière qui éclabousse l’actuel chef du gouvernement tunisien Elyès Fakhfakh. Un silence qui dérange, qui se prolonge et qui s’éternise pour la grande papesse de l’anti-corruption. Un silence qui devient coupable et qui la décrédibilise surtout qu’elle a promis de continuer sur la même lancée même si son mari, Mohamed Abbou, fait partie du gouvernement Fakhfakh en tant que ministre d’Etat chargé de la Fonction publique, de la Gouvernance la Lutte contre la corruption. Une histoire de famille!
Le silence assourdissant de la pourfendeuse des corrompus
On se souvient comme si c’était hier de Madame Abbou, grande papesse de l’anti-corruption, et de ses diatribes parlementaires sous la précédente législature malmenant l’ancien président Béji Caïd Essebsi l’accusant d’être «le leader de la mafia» et d’être «celui qui protège la mafia», un mot qu’elle affectionne et qui figure en bonne place dans son lexique de grande papesse de l’anti-corruption. Sans parler de ses attaques homériques contre les anciens ministres et chefs de gouvernement, notamment Youssef Chahed.
Cette même personne épargne aujourd’hui M. Fakhfakh. Un privilège dirons certains. Pire, imaginons que ce qui est reproché aujourd’hui à M. Fakhfakh soit reproché à quelqu’un de l’ancien régime, qu’aurait fait Madame Abbou qui adore jouer les héros de la révolution?
Une nouvelle épreuve de vérité pour les Abbou et Attayar
Mais comme M. Fakhfakh est le patron de son mari, elle fait profil bas même si M. Fakhfakh n’a rien à voir avec la révolution, peut-être un révolutionnaire du samedi soir comme savent le faire tous ces carriéristes dévorés par l’ambition apparus après… 2011, car avant cette date, sous la dictature de Ben Ali, le jeu était dangereux et n’en valait donc pas la chandelle.
Dans tous les cas, Mme Abbou peut se taire, estimant plus judicieux de se cacher, mais les Tunisiens ne parlent que de ce sujet. Aussi son mutisme coupable la décrédibilisera-t-il ainsi que sa formation politique. Car, pour Attayar et ses ténors et sopranos (sans jeu de mot), Fakhfakh Gate est une nouvelle épreuve et pour M. et Mme Abbou l’heure de vérité.
Tout cela pour dire que l’opposition est autrement plus confortable que le pouvoir et que celui-ci, s’il ne corrompt pas absolument, compromet nécessairement. Il n’a que faire des vierges effarouchée…
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