Aux dernières nouvelles, le gouvernement Habib Jemli sera basé sur une coalition constituée des partis Ennahdha, Attayar, Echaab, Tahya Tounes et Al-Karama. Le parti Qalb Tounes, qui a payé le prix de ce rapprochement, sera donc dans l’opposition. Et pour cause…
Attayar, Echaab, Tahya Tounes et Al-Karama ont refusé, dès le départ, de prendre part à un gouvernement où figurerait un parti dont le président, Nabil Karoui, est poursuivi en justice pour fraude fiscale et blanchiment d’argent.
Le tandem Ennahdha-Qalb Tounes, qui tenait la route jusqu’à il y a deux jours, semble être donc tombé à l’eau sous les coups de boutoirs des dirigeants du parti islamiste opposés à la ligne représentée par Rached Ghannouchi et plus à l’écoute de la base du parti, hostile à tout rapprochement avec Nabil Karoui et Qalb Tounes. Le chef du parti, qui était tenté par un passage en force, semble avoir changé de position en dernière minute pour se ranger du côté de l’opinion dominante: il a pris la mesure du risque que constituerait un attelage fragile Ennahdha-Qalb Tounes, face une forte opposition parlementaire et, peut-être aussi, populaire.
Une réunion, hier soir, jeudi 19 décembre 2019, entre Rached Ghannouchi (Ennahdha), Mohamed Abbou (Attayar) et Youssef Chahed (Tahya Tounes), semble avoir rapproché les vues et précipité l’accord.
Reste que le nouvel attelage, traversé par des divergences idéologiques profondes, doit montrer qu’il est capable de tenir la route et de garder un minimum de cohérence, notamment en optant pour un programme commun et en composant une équipe homogène et complémentaire, plus portée à servir le pays qu’à servir les partis qui ont adoubé ses membres.
Une réunion est prévue cet après-midi entre les représentants des partis concernés par la nouvelle coalition et le chef du gouvernement désigné, Ali Jemli, à Dar Dhiafa à Carthage pour discuter des modalités de constitution du nouveau gouvernement : attribution des portefeuilles, programme politique, engagements respectifs…
I. B.
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