Grâce à un partenariat entre l’association Al-Madanya et Tunisie Telecom, 4800 écoliers dans 8 gouvernorats bénéficient de bus de ramassage.
Par Zohra Abid
Un an et demi après la signature de cette convention de partenariat, l’heure est au bilan du «Programme Fatma», qui a rendu le sourire aux enfants des zones enclavées, facilité leur quotidien et réduit l’absentéisme scolaire causé par les problèmes de transport.
Pour ce, une conférence de presse a été donnée, jeudi 9 mars 2016, à l’hôtel Le Paris aux Berges du Lac de Tunis, par Nizar Bouguila, Pdg de Tunisie Telecom, qui était accompagné de Sonia Logani, directrice de la communication chez l’opérateur historique, et Lotfi Makhlouf, fondateur et président de l’association Al-Madanya, créée au lendemain de la révolution pour venir en aide des régions démunies. Une quarantaine d’élèves venus de l’école Zaga, accompagnés de leur directeur Cherif Achouani, étaient également présents. Ils ont eu droit, ce jour-là, à une escapade au parc d’attraction Carthage Land, à une centaine de mètres de là.
Fatma se rendait seule et à pieds à son école
«Le Projet Fatma contribue à la lutte contre l’absentéisme, l’une des principales causes de l’abandon scolaire. Je l’ai monté en guise de reconnaissance envers le pays qui m’a offert l’éducation gratuite et m’a permis, moi qui viens d’un milieu très modeste, de devenir ce que je suis aujourd’hui», a lancé M. Makhlouf, qui se souvient encore d’un certain février 2011, lorsqu’il est rentré au bercail après des années passées à l’étranger.
«Je me suis rendu, un jour, à Siliana et au Kef. Sur la route tortueuse et pleine d’embûches, la petite Fatma se rendait seule et à pieds à son école. On a dû l’accompagner jusqu’à son école. Cette image m’a marqué. Car, j’ai imaginé les risques que courent ces petits en se rendant ainsi seuls à l’école en pleine campagne. Je me suis dit : à quoi servirait une révolution, déclenchée notamment pour la dignité, si elle ne permettait pas de venir au secours de ces enfants. C’est ainsi que l’idée m’est venue de créer l’association Al-Madanya pour venir en aide des enfants de mon pays et que le Projet Fatma est né», a ajouté M. Makhlouf.
Grâce au projet Fatma, des bus de ramassage scolaire sont mis à la disposition des élèves dans plusieurs régions tunisiennes, notamment les plus enclavées et les plus démunies. «Les conducteurs de ces bus n’ont pas droit ni de fumer ni de transporter sur leur chemin des adultes et nous sommes très stricts sur ce point. Nous ne badinons pas avec l’enfance», a expliqué M. Makhlouf.
«Le transport de chaque élève coûte 105 dinars par an. Les premiers bus ont été mis en route au Kef et à Siliana pour assurer le transport de 300 élèves, puis, au fil des mois, ce nombre est passé à 1000, ensuite à 2000 pour atteindre, aujourd’hui, 4800 dans 8 gouvernements, grâce notamment au soutien de nos partenaires, dont Tunisie Telecom, qui contribue au financement du Projet Fatma», a ajouté le président d’Al-Madanya.
«M. Makhlouf avait été invité par une radio pour parler de son projet. Ses propos nous ont émus. Nous avons jugé son action sérieuse et l’avons contacté. En août 2014, nous avons signé un contrat de partenariat et nous sommes ravis par cette action associative qui commence à donner ses fruits», se souvient Sonia Logani.
L’investissement dans l’humain
Nizar Bouguila a, de son côté, exprimé sa joie de travailler avec des gens sérieux et crédibles. «Tunisie Telecom est certes une entreprise commerciale mais elle revendique aussi le statut d’entreprise citoyenne. C’est pourquoi elle s’est impliquée dans le Projet Fatma, qui permet, aujourd’hui, à des milliers d’enfants dans des régions difficiles d’accès de se rendre à l’école pour poursuivre leurs études et ne plus s’absenter des cours», a-t-il dit, précisant que TT finance, aujourd’hui, le transport de 1300 élèves de 150 écoles réparties dans les gouvernorats où opère Al-Madanya, notamment à Siliana, Jendouba, Nabeul, Kairouan, Mahdia et Kébili. Et ce n’est pas tout. Car, avec cette association, TT participe aussi au programme «Green Tunisia», lancé par la même association, qui vise la plantation de un million d’arbres dans diverses régions du pays. «Pour un meilleur environnement et un mode de vie sain, nous venons de planter à Zaghouan 200.000 arbres. Ce projet nous tient à cœur et nous allons participer à la protection de notre environnement», a-t-il annoncé.
Nizar Bouguila, qui chapeaute une entreprise de télécoms, ne pouvait omettre de parler du nécessaire passage à l’école numérique de demain. «Mon souhait est de contribuer à la mise en place de l’école numérique pour assurer des cours à distance aux petits qui, pour un quelconque empêchement, ne peuvent pas aller à l’école», a-t-il dit, avant de conclure : «L’investissement dans l’humain est un axe important de l’activité de toute entreprise même s’il donne ses fruit à long terme».
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