La suppression du Bac Sport, un carnaval de médiocrité et de nuisance, ferait le salut de l’élève et soulagerait parents, administration et professeurs.
Par Naceur Bouabid
Que faut-il enfin qu’il se produise de plus grave, de plus insensé pour que notre ministère de l’Education daigne intervenir pour mettre un peu d’ordre et prendre la décision salutaire de la suppression de l’épreuve du Bac Sport?
Provocations, blasphèmes et échauffourées
Chaque année, en pareille période, depuis quelque temps, le quotidien du Tunisien est rythmé par le lot de surprises, plus désagréables les unes que les autres, de désagréments, d’effronteries les plus osées, de débordements démesurés, émanant des candidats à l’épreuve du Bac Sport. Et chaque année des voix montent en conséquence pour dire leur exaspération par rapport à l’envergure que ne cessent de prendre les manifestations tous azimuts accompagnant l’avènement de l’épreuve, et pour rappeler à qui de devoir d’agir l’impérative nécessité de mettre un terme à cette mascarade, à ce cirque, à ce show de mauvais goût.
Le Bac Sport n’est plus, aux yeux des candidats, qu’une occasion pour exhiber l’étendue de leur imagination en matière de show et de conception de slogans virulents, provocateurs, parfois blasphématoires qui donnent souvent lieu à des interprétations diverses, d’échauffourées entre lycées rivaux, d’échanges d’insultes, de convocations de parents pour calmer les esprits, d’arrestations, d’enquêtes policières, etc. Que de temps perdu, que d’énergie consommée, que de sacrifices pécuniaires consentis pour une telle besogne futile et inutile !
Aujourd’hui, l’avènement du Bac Sport est synonyme de chaos, de perturbations, de tensions attisées, de chauvinisme triomphant, et le prétexte de plusieurs élèves dans beaucoup de lycées du pays pour déserter les cours quelques jours avant et après l’épreuve, pour le grand désespoir et le désarroi de leurs professeurs qui comptent les heures pour parvenir à achever le programme à une dizaine de jours du bac blanc.
Mettre un terme à ce carnaval de futilités
Quand cette épreuve du Bac Sport, censée donner à évaluer les performances athlétiques intrinsèques des candidats dans un contexte non autre que pédagogique, de rigueur et de solennité, est entachée de telles lacunes préjudiciables, banalisée et dénuée de son essence et de sa raison d’être, alors, il s’avère indispensable et urgent d’intervenir pour mettre un terme à ce carnaval de futilités dont nul n’a besoin dans ce contexte précis de préparation aux examens. Et il est du ressort exclusif du ministère de l’Education de prendre les mesures idoines nécessaires dans de pareils cas de récidive.
De l’avis de tous, professeurs, administration, parents d’élèves, garder le silence, persévérer dans l’inaction face à ces agissements condamnables et accepter le fait accompli du statu quo prévalant ne peuvent être interprétés que comme une fuite vers l’avant et équivaudraient à une consécration de la médiocrité, de la nuisance et du chaos; cependant que la suppression du Bac Sport ferait le salut de l’élève et soulagerait parents, administration et professeurs. A bon entendeur, salut !
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