« Le Cri » du peintre norvégien Edvard Munch.
Les 4/5 des Tunisiens estiment que le pays est sur la mauvaise voie. Il s’agit du pire niveau de défaitisme enregistré en Tunisie depuis que ce baromètre existe.
D’après l’enquête d’opinion mensuelle du bureau de sondage Sigma Conseil, 80,1% des Tunisiens, c’est-à-dire quatre citoyens tunisiens sur cinq interrogés, ont le sentiment que «la Tunisie n’est pas sur la bonne voie». Pareille inquiétude aussi aigüe en dit long sur la perception que le Tunisien moyen a de la situation actuelle du pays.
Traduisons ce verdict sévère en image: crûment, le verre de l’espoir en Tunisie est au 1/5e plein et aux 4/5e vide.
Soyons encore plus clairs: cela veut dire qu’au bout du parcours des 6 dernières années, le fossé séparant les décideurs (présidence de la république, gouvernement, parlement, etc.) et les gouvernés n’a jamais été aussi béant. Jamais, non plus, depuis le 14 janvier 2011, l’incompréhension entre les élites – toutes les sensibilités politiques confondues, de gauche comme de droite, au pouvoir aussi bien que dans l’opposition – et le peuple tunisien n’a été aussi criarde.
Tout simplement, donc, la crise, les crises auxquelles le pays fait face sont de profondeurs abyssales. Et le pays et ceux qui le dirigent manquent de vision et d’action.
Marwan Chahla
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