En dépit de l’atmosphère générale rendue morose par la pandémie du Covid-19, qui a frappé de plein fouet le tourisme mondial, et en pleine guerre russo-ukrainienne, le gouvernement turc et son transporteur aérien Turkish Airlines sont parvenus à arracher un important contrat portant sur le transport, cette année, de 1,5 millions de touristes russes vers la Turquie. Ce qui aura des répercussions positives sur la prochaine saison touristique estivale au pays de M. Erdogan. En face, que fait la Tunisie, pays concurrent de la Turquie sur le marché russe, pour sortir son tourisme du marasme où il se morfond depuis 2010 ?
Par Habib Glenza
La compagnie aérienne nationale turque a signé un accord avec des agences de voyages pour le transport de 1,5 million de touristes russes vers les stations balnéaires turques cette année. Grâce au soutien de l’Etat, Turkish Airlines va donc pouvoir lancer une ligne charter supplémentaire qui transportera des touristes uniquement entre la Russie et la Turquie.
Le programme de soutien financé par le gouvernement turc comprend l’allocation de 300 millions de dollars pour la création d’une nouvelle ligne charter et 600 millions de dollars pour aider les voyagistes turcs. L’objectif de ce programme consiste à sauver la saison touristique estivale de cette année.
Turkish Airlines, qui est aujourd’hui l’un des rares transporteurs étrangers à emmener des Russes en vacances, vient de signer un accord historique avec des TO vendant des forfaits vacances en Russie, Anet Tour et Pegas Touristik, très actifs également en Pologne.
Le quotidien « Sabah » rapporte que Turkish Airlines négocie actuellement les termes de ce contrat avec les voyagistes russes. Cependant, l’offre de 1,5 million de places (environ 75.000 vols charter au total) fait déjà l’objet d’un accord spécial, dont le garant est le ministère turc de la Culture et du Tourisme.
En 2021, 4,7 millions de Russes en visité la Turquie
Après le déclenchement du conflit russo-ukrainien, Turkish Airlines a considérablement réduit son activité sur ses liaisons vers la Russie. Avant ce conflit, et pendant plusieurs années auparavant, les Russes représentaient le plus grand groupe de touristes étrangers en Turquie. En 2021, leur nombre dépassait les 4,7 millions, et pourtant c’était une année où les restrictions pandémiques étaient en vigueur. Cette année, les Turcs s’attendent à ce que le nombre de touristes russes, s’il ne double pas, dépasse au moins les 7 millions. Après l’invasion russe de l’Ukraine, ce chiffre est devenu irréaliste non seulement à cause des difficultés de voler, mais aussi à cause de l’effritement du pouvoir d’achat des Russes. Qu’à cela ne tienne ! De toute évidence, les agences de voyages turques ont trouvé une porte de sortie pour cette année, qui sera difficile à trouver pour beaucoup de pays concurrents, à l’instar de la Tunisie ou de l’Egypte.
Turkish Airlines n’est pas le seul transporteur à vouloir transporter des Russes. Pegasus Low Cost offre, lui aussi, un demi-million de places à bas prix.
La nouvelle compagnie aérienne charter, qui sera basée à Antalya dans le sud de la Turquie. n’opèrera que sur les liaisons russo-turques et transportera, à elle seule, au moins un million de passagers cette année.
Quand on veut sortir de la crise, on se bouge un peu, comme le fait si bien la Turquie. On n’attend pas que les autres fassent le boulot pour nous, comme le fait la Tunisie, où les opérateurs touristiques sont devenus de simples rentiers : ils louent les hôtels, qu’ils ont construits avec l’aide de l’Etat et des banques, à des tours opérateurs étrangers et confient le sort du tourisme tunisien à… inchallah.
Donnez votre avis