Se définissant comme un «ancien touriste», qui venait assez régulièrement en Tunisie, Jean-Claude Thomas a choisi Kapitalis pour donner son avis sur les moyens d’améliorer l’activité touristique en Tunisie. Edifiant…
Il y a maintenant 4 ans que, à mon grand regret, je ne suis plus retourné en Tunisie; désormais retraité, mes moyens ne me le permettent plus. Mais j’y allais régulièrement autrefois. Je voudrais ici vous apporter mon témoignage de «touriste».
Outre que le tourisme tunisien peut souffrir de la crise économique, il y a des points améliorables. Le touriste est très bien accueilli en Tunisie, en particulier dans les zones touristiques, aussi bien à Hammamet que dans la région de Tunis et dans le Djérid (je ne connais pas Djerba). Mais il serait peut-être utile de questionner les touristes pour savoir ce qui leur a plu, ce qui leur a déplu, ce qu'ils souhaiteraient comme améliorations. Personne ne m’a jamais demandé quoi que ce soit.
La balade du «baladé»
L’infrastructure hôtelière est bonne, voire luxueuse, et offre à l’Européen un très-très bon rapport qualité/prix, mais souvent, quand un hôtel commence à avoir quelques années, c’est la maintenance qui est défaillante (la plomberie par exemple).
La différence entre les 3* et les 4* se joue souvent sur la qualité de cette maintenance, mais aussi sur la qualité/variété des repas. Il vaut mieux payer à la base 100€ de plus par semaine pour un 4*, ça revient finalement à moins cher qu’un 3*.
Un petit détail idiot et parfaitement améliorable à peu de frais: les inévitables balades à dromadaire. Que ce soit dans le sud ou à Hammamet (le «village» berbère, la balade sur la plage).
Le «baladé» est juché sur un tas de chiffons d’une propreté douteuse et à l'arrière du dromadaire, ce qui lui procure un écartement exagéré des jambes et la sensation désagréable d’être transporté comme un paquet. Or, dans la saga, le cavalier du camélidé est assis à l'avant, sur une selle. Du coup, le touriste se sent plus proche du bagage que de Lawrence d’Arabie. Je suis sûr qu’il doit être possible de confectionner des fauteuils-selles présentant des normes de sécurité anti-chutes et un aspect «traditionnel».
Des «créneaux» inexplorés
Des «créneaux» n’ont pas suffisamment été explorés. Je pense en particulier aux sites antiques et la Tunisie n’en manque pas. Rares sont les agences de voyages qui proposent des circuits sur ce thème, mais sans doute parce que les sites ne sont pas assez mis en valeur. Je suis sûr qu’il y a une clientèle pour ce type de tourisme (tous ne viennent pas pour bronzer idiot) et vous avez une mine de guides de grande qualité.
De même, la Khroumirie, carrément pas mise en valeur, pourrait être une destination. Je crois savoir qu’on y trouve du gibier, un tourisme «chasse», à condition que l’hôtellerie suive, peut être développé. Par ailleurs, il y a neige en hiver. Je ne sais si cet enneigement est suffisant en temps et en épaisseur pour développer du ski. A tous le moins du ski de fond qui ne demande pas une grosse infra, pas un énorme enneigement et préserve la nature. Combien de Tunisiens vont en Khroumirie en hiver?
En résumé, et de mon modeste avis d’ancien touriste, il convient d’assurer un entretien permanent de l’infrastructure hôtelière existante, de développer, voire de créer, de nouveaux concepts et de faire remplir aux touristes des questionnaires de satisfaction.
Jean-Claude Thomas
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