Dénigré par une bonne frange de son parti, par certains de ses conseillers et par ses partenaires d’Ennahdha ne cessent de le ridiculiser, il est devenu un macchabée politique que même la démission ne fera pas revivre.

Par Tarak Arfaoui


La canicule, qui s’est abattue ces derniers jours sur la Tunisie avec  son lot de désagréments mettant au pas l’activité du pays en grillant les ardeurs de beaucoup de citoyens, n’a pas bien sûr épargné le promontoire de Carthage pourtant réputé pour la douceur de son climat, ou l’on peut dire que sous l’effet de la canicule, les carottes sont bien cuites pour le locataire provisoire du palais présidentiel en l’occurrence le Dr Moncef Marzouki.

En tenant coûte-que-coûte à son obsession maladive, maintes fois exprimée au cours de son exil de devenir président de la république, au prix de larges concessions qu’il a faites relatives notamment aux prérogatives inhérentes à ce poste prestigieux, et malgré les avertissements d’une large frange de l’opposition quant aux risques encourus de vider la présidence de son essence traditionnelle, M. Marzouki s’est engagé corps et âme dans cette aventure périlleuse avec son activisme bien connu sans véritable ligne de conduite politique.

Au fil des jours, il constate sa totale impuissance.

A l’euphorie des premiers jours ont succédé les tergiversations puis les accros puis les graves dissensions apparues aussi bien au niveau de son équipe présidentielle qu’au niveau du gouvernement et même de son parti, le Congrès pour la République (CpR), laminé par les départs.

Il était clair que le mariage «ôrfi» (coutumier) entre un militant laïc de gauche et un parti conservateur de droite n’était pas politiquement consommable et il était tout aussi évident que le populisme effréné de M. Marzouki avec burnous, pin’s, tenue déglinguée et chapeau de paille, une fois l’effet hilarant dépassé, n’apportait aucun crédit politique.

Au fil des jours et en constatant sa totale impuissance à influer sur le cours de la vie politique, M. Marzouki s’est engagé dans une entreprise revancharde mais totalement improductive d’agitation tout azimut dans des cérémonies protocolaires, des discours inutiles et barbants et quelques sorties médiatiques couronnées par des huées et des quolibets indignes de son rang.

M. Marzouki a-t-il l’envergure d’un homme d’Etat? A-t-il le machiavélisme des hommes politiques? Est-il victime de l’amateurisme et de la totale inconsistance de sa garde rapprochée? Force est de constater qu’au fil des événements, il est plutôt devenu un macchabée politique que même la démission ne fera pas revivre.

Marzouki à Carthage ou la solitude du président... sans pouvoir.

Il est finalement renié voire dénigré par une bonne frange de son parti, par quelques uns de ses conseillers et, surtout, par ses partenaires d’Ennahdha qui ne ratent pas une occasion pour le ridiculiser politiquement en lui rappelant à chaque événement l’anathème de Caton: «Carthago delenda est» qui est politiquement toujours d’actualité.

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