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4e Conférence de l’OMT à Tunis : Le tourisme face au terrorisme

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Aujourd’hui, aucun pays n’est à l’abri du terrorisme. Aussi le tourisme ne devrait-il pas en pâtir, mais constituer l’un des éléments de la résistance.

Par Anouar Hnaïne

Les grandes messes du tourisme semblent reprendre du service. Coup sur coup, Selma Elloumi Rekik signe une convention de coopération avec Omar El Ghoul, son homologue algérien  (mercredi 11 novembre) et le lendemain elle copréside la 4e Conférence internationale de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) en partenariat avec la chaine CNN.

Une  importante délégation accompagnait Taleb Rifai, secrétaire général de l’OMT, afflux remarquable, des ambassadeurs, des invités de marque, des professionnels du tourisme, des journalistes et de hauts responsables de l’administration ont planché sur un thème captivant : «Tourisme et médias», à la fois vaste, riche et complexe.

Le traitement médiatique du terrorisme

Mme Elloumi Rekik ouvre le jeu en rappelant l’importance de la place du tourisme dans le tissu économique tunisien. «La relance du secteur est une priorité absolu de notre gouvernement», a-t-elle martelé, avant d’annoncer une série de réformes nécessaires pour «positionner la destination Tunisie au sein du paysage touristique mondial». Et de rassurer ses hôtes sur la situation sécuritaire dans le pays. Le niveau de sécurité doit cependant être aux normes et standards internationaux, a-t-elle aussi souligné, en saisissant l’occasion pour réitérer ses appels à mieux étudier et supprimer les restrictions de voyage dans les pays victimes du terrorisme. «Les attentats, a-t-elle rappelé, ne sauraient cacher la longue histoire du pays, les civilisations qui ont marqué cette terre d’ouverture et de tolérance», et de citer les 4000 sites existants dont la Tunisie regorge.

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Mme Elloumi Rekik déplore les dérapages des médias dans le traitement du dernier attentat de Sousse.

Sur le sujet traité, la ministre a déploré au passage le traitement médiatique de l’attentat de Sousse, les médias dit-elle, surtout des télévisions «jouent un rôle essentiel dans la lutte contre le terrorisme. Beaucoup d’entre elles ont projeté presque en boucle des images montrant le terroriste sur la plage en arme pendant plusieurs minutes. Ce n’est pas la meilleure façon de lutter contre le terrorisme». Et de préconiser un examen responsable des situations de crise.

De son côté, M. Rifai a rendu un hommage appuyé à la Tunisie, pays riche en produits, qui dispose d’une expérience longue en matière de tourisme et qui, malgré les secousses, reste «un pays qui marche vers un monde meilleur».

Des histoires à raconter

Aujourd’hui, aucun pays n’est à l’abri d’actes terroristes. La Tunisie a été visée à 2 reprises cette année, ce qui a fragilisé sérieusement la destination. Reste le traitement médiatique de la crise. L’OMC a établi de nouveaux formats qui pourraient aider les journalistes spécialisés à mieux maitriser le traitement médiatique en temps de crise : «Ne rien cacher, être clair, direct dans la description, mettre l’accent sur le contenu, personnaliser l’information en fonction des médias, etc.»

Avant de céder la parole à Jim Bittermann, correspondant principal de CNN en Europe, M. Rifai cite les chiffres sur le flux du tourisme international, de 500 millions de touristes  en 2005, dit-il, le chiffre a grimpé à 1 milliard en 2012 et à 1,8 milliard en 2015. Ce qui a un impact économique considérable.

Dans son discours liminaire, Jim Bittermann revient longuement sur son enfance, sa vocation, ses voyages, ses reportages et définit sa démarche somme toute prosaïque : «Histoires fiables, citations des chiffres, appui sur le local…».

Jim-Bittermann

Jim Bittermann: Le voyage est une passion et le journalisme un métier.

Des présentations suivis de débats forts intéressants autour de sujets aussi variés tels que la communication en temps de crise; comment établir des relations durables entre médias et opérateurs du tourisme; la résistance face aux crises; rapports entre journalistes et patrons de presse…

Un mot revient couramment dans la bouche des intervenants à propos du journalisme spécialisé dans le tourisme : «telling stories» («histoires racontées»). Autrement dit, on revient aux premiers récits des écrivains voyageurs (Nicholas Bouvier, Alexandre Dumas, Gustave Flaubert, etc.).

Une visite au site de Uthina (ou Oudhna) dans la banlieue sud de Tunis a clos la conférence. Les invités du ministère du Tourisme et de l’Artisanat, ont été éblouis par les richesses de ce site. «Nous sommes conquis par cette découverte et par le déroulement de cette 4e conférence. Nous ferons en sorte d’en parler avec l’intérêt qu’ils méritent», conclut M. Rifai.

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