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Journées de l’Entreprise : Le secteur privé, principal moteur de croissance

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Les Journées de l’Entreprise ont souligné le rôle du secteur privé dans l’élaboration et la mise en place d’un nouveau modèle économique équilibré et inclusif.

Par Wajdi Msaed

Le coup d’envoi de la 30e édition des Journées de l’Entreprise a été donné, vendredi matin, à Port El-Kantaoui, à Sousse, avec la participation d’un millier de personnalités tunisiennes et étrangères : chefs d’entreprises, décideurs, experts, représentants des bailleurs de fonds, des organisations professionnelles, de la société civile et des partis politiques

Levier exemplaire de croissance

C’est le président de la république Béji Caïd Essebsi qui a présidé la cérémonie d’ouverture de cette rencontre internationale que l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE) organise chaque année pour débattre des questions pertinentes touchant à la vie de l’entreprise, à son environnement national et international et aux conditions lui permettant de s’épanouir en tant cellule de production de richesses, d’impulsion de croissance et de création d’emplois

«L’entreprise économique, notamment celle qui est au diapason des innovations en matière de communication moderne, constitue le levier exemplaire de la croissance globale», a expliqué le président de la république dans son discours inaugural, prononcé en présence de l’ancien président de la Turquie, Abdullah Gül, de l’ancien président de Chili, Sebastian Pinéra, de l’ancien président d’Allemagne, Christian Wulff, de l’ancien Premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin et de la présidente de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), Wided Bouchamaoui.

M. Caïd Essebsi a ajouté, dans ce contexte, que «les entreprises peuvent jouer le rôle de locomotive du développement à condition d’assurer leur rôle social, d’investir dans l’intelligence humaine et d’exploiter les innovations qu’offre la richesse technologique et informatique».

Une nouvelle vision

Le thème choisi pour la présente session : «L’Entreprise 2.0 et la deuxième république : vision et dialogue» souligne le rôle dévolu à l’entreprise dans la révision du modèle de croissance en vigueur, afin qu’il soit compatible avec les évolutions actuelles dans le monde ainsi qu’avec les exigences et les contraintes de la transition démocratique en cours en Tunisie depuis la révolution de 2011.

M. Caïd Essebsi a insisté sur ce point en affirmant que «la transition politique demeure inachevée et sans avenir si elle n’est pas soutenue par une transition économique et sociale efficace, fructueuse et équitable».

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Caïd Essebsi: «Les entreprises peuvent jouer le rôle de locomotive du développement».

«La création de tout projet basé sur le partenariat et l’échange d’expertises et répondant aux normes internationales en matière de gestion et de productivité, est un investissement pour les générations futures, un appui à la stabilité et une concrétisation de la citoyenneté responsable que nous voulons ancrer», a ajouté le chef de l’Etat. D’autant que le cadre démocratique favorise la liberté d’entreprise, la créativité et l’innovation, mais dans un cadre de concertation, de dialogue et de négociation pour la défense des intérêts de chaque partie, dans le respect mutuel.

L’entreprise tunisienne, qui a toujours joué un rôle de locomotive de la croissance et du développement, doit pouvoir profiter de ce cadre pour avoir une plus grande autonomie lui permettant de définir sa vision, mettre en oeuvre sa stratégie et libérer son potentiel dans un environnement favorisant la prospérité.

Elle a, aujourd’hui, besoin d’une nouvelle vision concertée et d’une approche économique innovante permettant de restaurer la confiance et d’établir un compromis sur les choix et les grandes orientations économiques et sociales du pays

L’ancien président turc, dont le pays a réalisé un grand bond économique au cours des 15 dernières années, a mis en exergue, de son côté, le rôle grandissant du secteur privé dans la croissance et le développement. Se référant à l’expérience turque, M. Gül a souligné la nécessité «de transférer les activités économiques aux privés, afin de permettre aux hommes et femmes d’affaires de créer une économie solide».

La recette du succès, selon M. Gül, réside dans l’accompagnement du processus démocratique par l’élimination de toutes les barrières qui bloquent la compétitivité.Il a plaidé également pour l’adoption d’une réglementation fiscale unique, la réforme du secteur financier et la lutte contre la corruption.

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Le modèle du sud-est asiatique

«Nous avons des leçons à apprendre des pays du sud-est asiatique qui ont réussi à se développer dans un laps de temps court», a lancé, pour sa part, l’ancien président du Chili, ajoutant que son pays «s’est engagé dans un processus démocratique qui favorise l’émergence d’un modèle de société inclusive et prend sa part dans la révolution technologique».

L’ancien président de l’Allemagne n’a pas manqué l’occasion de réitérer le soutien de son pays à la Tunisie afin qu’elle puisse assurer sa sécurité et son développement économique. Christian Wulff, qui était accompagné d’une délégation de 50 opérateurs allemands de différents secteurs, a insisté sur deux nécessités : travailler sur des projets concrets et porteurs et se mettre au travail sans perdre plus de temps. «Il faut dépasser les paroles et parvenir à la concrétisation du processus démocratique et du redressement économique. Il faut agir vite, car le monde arabe n’a plus de temps à perdre», a-t-il insisté.

Tout en affirmant que la force de l’économie allemande repose sur le tissu des PME, malgré l’existence de très grandes entreprises, l’ancien président allemand a souligné un autre aspect de la success-story allemande, qui repose sur le consensus entre employeurs et employés. Et tout en appelant au renforcement de la coopération entre la Tunisie et l’Europe, il a exhorté ses compatriotes à venir nombreux investir en Tunisie et agir avec leurs homologues tunisiens pour faire de la Méditerranée un pont entre l’Europe et l’Afrique.

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Ne pas diaboliser le secteur privé

Homme d’action, pragmatique et grand connaisseur du monde des entreprises et des arcanes du dialogue social, Jean-Pierre Raffarin a souligné la nécessité de mettre en route les réformes économiques, même si on doit composer avec des forces conservatrices. Dans une démocratie basée sur une ligne politique majoritaire, une vision partagée doit être également instruite, avec la contribution d’une société civile active et capable de concilier entre les besoins de compétitivité des entrepreneurs, les contraintes de la paix sociale et les aléas de la conjoncture économique mondiale, dans une vision synthétique qui préserve l’intérêt général.

Quant au rôle de l’Etat dans ce processus économique, il consiste, selon M. Raffarin, «à développer un environnement favorable au business et à axer son action sur les priorités».

La défense du secteur privé, Wided Bouchamaoui s’en est chargée avec beaucoup de conviction et de panache. Ainsi, et après avoir évoqué le marathon des négociations avec l’UGTT, la centrale syndicale, sur les négociations des augmentations salariales dans le secteur privé, elle a précisé que l’entreprise ne peut plus vivre sur les sentiments. Un salaire est payé une contrepartie d’un rendement. «On est prêt à accorder des augmentations salariales à condition qu’elles soient bien étudiées et justifiées par un rendement effectif et une productivité», a-t-elle martelé. «Il ne faut pas diaboliser le secteur privé qui participe à concurrence de 70% au PIB», a-t-elle conclu.

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