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Le TABC ouvre des horizons pour les opérateurs tunisiens au Mali

TABC

Les chefs d’entreprises tunisiens, qui ont effectué, la semaine dernière, une mission de prospection au Mali, sont rentrés avec de bonnes impressions.

Par Zohra Abid

C’est, en tout cas, ce qu’ils ont affirmé lors d’une conférence de presse, jeudi 4 février 2016, à la Maison de l’Entreprise, siège de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE), aux Berges du Lac de Tunis.
Au total, 31 chefs d’entreprises venant de divers secteurs (industries mécaniques et électriques, métallurgie, agro-alimentaire, enseignement supérieur, santé, infrastructure et BTP, télécommunications et matériaux de construction) se sont rendus du 25 au 28 janvier 2016, à Bamako, au Mali, pour une mission de prospection des opportunités d’exportation et d’investissement organisée par le Tunisia Africa Business Council (TABC).

L’entreprise tunisienne s’exporte bien

La délégation qui a été accueillie, le 25 janvier, à l’aéroport de Bamako, par 6 ministres maliens, a trouvé dans ce pays subsaharien un accueil à la mesure des attentes et des besoins de leurs hôtes. Au cours de cette première mission, on a signé plusieurs accords et d’autres sont envisagés et qui suivront bientôt. Ces accords portent sur les secteurs de la santé, de l’enseignement supérieur, du traitement des déchets, de l’environnement et de l’énergie. Entreront bientôt en ligne 3 institutions bancaires: Amen Bank, BH et Biat, qui devront accompagner les entreprises et les aider à s’implanter au Mali.

«La porte a été déjà ouverte à de nombreux projets de collaborations.  Deux conventions ont été signées par la Conect International, représentée par son vice-président Adnen Bouassida, sous forme de protocoles d’accord de coopération : la 1ère convention avec la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM) et la 2e avec le Conseil national du patronat du Mali (CNPM). Une autre convention entre l’Union des petites et moyennes industries (UPMI) et l’Organisation patronale des industriels du Mali (OPI) est en cours de finalisation et un pacte d’association et de création de 2 unités de transformation et de valorisation de déchets a été signé entre des investisseurs maliens et le vice-président de l’UPMI, Amer Abdennadher», a annoncé Bassem Loukil, président du conseil du TABC, qui était entouré de Monia Saïdi et Adnene Bouassida, de Conect international, Khalil Krichène et Ameur Abdennadher de l’UPMI, ainsi que de Jalloul Ayed, ancien ministre des Finances et président d’honneur du TABC. Ont pris part aussi à cette rencontre avec les médias, entre autres, Samir Kallel, fondateur d’OmniaCom, Dorra Trabelsi de l’Université Montplaisir et Dr Hichem Menif.

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Le Mali, un marché d’avenir  

«Au Mali, le taux de croissance est de 5%. Ce pays manque de tout, surtout dans le domaine de la santé, de l’éducation et des télécommunications… Pour aider le Mali à faire face aux enjeux du développement, ses banques ont été renflouées. Nous devons avoir nous aussi notre part des chantiers à venir, à l’instar du Maroc déjà fortement présent», a ajouté Bassem Loukil.

Les impressions des membres de la délégation, chacun selon son secteur d’activité, sont tout aussi positives, même si certains ont déploré l’absence, au cours de cette première mission, d’un responsable de l’Etat tunisien, à l’instar de ce qu’a fait le roi du Maroc qui a fait lui-même le déplacement dans ce pays, en 2014, pour appuyer les hommes d’affaires de son pays, rentrés avec une liasse de contrats. «Nous aurions souhaité la présence à nos côtés d’un représentant du ministère des Affaires étrangères. Mais il y avait, pendant la même période, la visite officielle du président de la république au Koweït et au Bahreïn, et l’administration publique avait d’autres engagements», a cru devoir expliquer M. Loukil. Qui a ajouté, non sans quelque amertume : «On ne peut rien imposer au gouvernement, qui ne semble pas considérer l’Afrique comme une priorité, en tout cas pour le moment. Mais, entre-temps, nous autres hommes d’affaires, nous ne pouvons pas rester les bras croisés et perdre des marchés. Les politiques finiront par se joindre aux dynamiques que nous aurons créées».

«N’empêche que des instructions ont été données à Abdelkader Sahli, ambassadeur  de Tunisie à Bamako, pour veiller à la réussite de cette mission», a tenu à souligner le président du conseil du TABC, pour ne pas insulter l’avenir.

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Manque flagrant de représentation diplomatique

Jalloul Ayed a souligné, pour sa part, que la Tunisie avait, dans les années 1960-70, une orientation voire une stratégie panafricaine, qui s’est effilochée au fil des ans. Aujourd’hui, la Tunisie n’a que 7 ambassades dans les pays subsahariens, dont certains ont en charge plusieurs pays, alors que le Maroc y compte pas moins de 30 ambassades. «En seulement 3 ans, la Turquie a doublé le nombre de ses ambassades dans cette région dont le nombre a été porté, aujourd’hui, à 30», a encore souligné M. Ayed, qui a insisté sur la nécessité de renforcer la présence des banques et des assurances tunisiennes en Afrique subsaharienne, car celles-ci sont nécessaires à la réussite des partenariats et des contrats. «L’Etat doit aussi oeuvrer pour l’ouverture de nouvelles lignes aériennes pour assurer le transport direct des produits exportés et ne plus obliger les exportateurs à passer via l’Espagne ou la France et perdre ainsi beaucoup de temps et d’argent», a encore indiqué M. Ayed.

Il reste donc beaucoup à faire, mais malgré toutes ces carences à corriger, des horizons ont été ouverts et la délégation n’est pas rentrée bredouille. Dans leurs bagages, les chefs d’entreprises ont ramené plusieurs accords. «Nous avons déjà implanté une université à Bamako», a lancé Dorra Trabelsi, visiblement satisfaite des résultats accomplis.

En attendant le coup de pouce du gouvernement

Son collègue du secteur de la santé, Dr Menif s’est aussi félicité de cette première mission. «Dans mon domaine de l’orthopédie, il y a beaucoup à faire. Nous pouvons vendre au Mali du matériel dont les vis et les plaques et à un prix intéressant. Nous avons invité les Maliens à notre forum qui aura lieu du 2 au 5 mars prochain. On s’est mis d’accord avec eux pour organiser des caravanes de santé et proposer des interventions sur place. Pour les interventions lourdes, on leur a proposé des soins chez nous. Et pour former des spécialistes, nous avons proposé des stages dans le secteur paramédical et le scanner», a expliqué le médecin, qui espère la concrétisation rapide des accords signés au Mali, avant de partir, prochainement, en Côte d’Ivoire.

Rappelons que le programme du TABC pour l’année 2016 prévoit d’autres missions au Cameroun (avril-mai), au Nigeria (septembre) et au Gabon (décembre). Inutile de dire qu’un coup de pouce du gouvernement serait le bienvenu, notamment en matière d’amélioration de la logistique du transport, pour assurer la réussite de ce redéploiement des groupes privés tunisiens en Afrique subsaharienne.

 

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