Le FCFT est un nouveau fonds qui finance les PMEs tunisiennes et françaises, à fort potentiel de croissance et susceptibles de développer leurs activités dans les deux pays.
Par Wajdi Msaed
Le Fonds franco-tunisien de co-localisation (FCFT), ses missions, ses objectifs, ses domaines d’intervention et son impact sur la dynamique économique en Tunisie : tels sont les thèmes débattus lors de la rencontre consacrée à ce sujet, organisée jeudi 21 avril 2016, par la Chambre tuniso-française pour le commerce et l’industrie (CTFCI).
Potentiel de croissance
Animée par Aziz Mebarek, co-gestionnaire de ce fonds et directeur d’Africinvest, en présence de Foued Lakhoua, président de CTFCI, cette rencontre a permis de vulgariser le concept de co-localisation et de dissiper toute confusion entre co-localisation et délocalisation
Le FCFT, qui a vu le jour le 5 février 2016 pour une durée de 10 ans et disposant d’un fonds de départ estimé à 20 millions d’euros (45 millions de dinars), s’inscrit dans un objectif de développement des relations économiques franco-tunisiennes à travers le financement des PMEs tunisiennes et françaises, à fort potentiel de croissance et susceptibles de développer leurs activités respectivement dans les deux pays.
Environnement innovant
La mission essentielle dévolue à ce fonds consiste à financer des projets tunisiens voulant s’implanter en France et des sociétés françaises voulant investir en Tunisie, soit de manière individuelle ou dans le cadre d’un partenariat avec une partie tunisienne, en focalisant sur les activités innovantes.
Ce fonds, qui soutient les investisseurs tunisiens et français aspirant à s’introduire sur les marchés africains et asiatiques, est co-animé par deux équipes de gestion : Siparex du côté français et Africinvest du côté tunisien. Dans l’accomplissement de leurs missions créatrices de la valeur, ces deux institutions s’appuient sur leurs réseaux respectifs implantés sur les deux continents.
Par ailleurs, le FCFT ambitionne de favoriser l’intégration régionale à travers des partenariats industriels, technologiques, commerciaux et en recherche et développement entre les deux pays avec la certitude de leur garantir équilibre et pérennité.
Les investissements à allouer privilégient plusieurs secteurs, dont notamment les TIC, la santé et l’éducation, les industries agro-alimentaires, manufacturières, mécaniques et électroniques, ainsi que le transport et la logistique, le tourisme et les loisirs, et enfin les énergies renouvelables et les cleantech (technologies propres).
A titre d’exemple, Aziz Mebarek cite un groupe tunisien spécialisé dans la fabrication et la pose de menuiserie aluminium, l’aménagement de façades et de murs rideaux, le revêtement en panneaux composites et la conception de solutions architecturales innovantes.
Ce groupe, qui se positionne comme un leader sur les grands projets en Tunisie, va bénéficier de l’accompagnement des gestionnaires du FCFT pour le développement de ses exportations en Afrique, d’une part, sachant que sa filiale en Côte d’Ivoire est en cours d’installation; et d’autre part à travers la mise en place de partenariats concrets et efficaces avec des opérateurs majeurs en la matière sur le marché français.
Des réformes pour une économie en difficulté
Le débat engagé a permis de soulever des questions pertinentes ayant trait au climat de l’investissement et des affaires en Tunisie, qui, selon les observations des intervenants, «demeure handicapé par l’absence des réformes susceptibles de donner l’élan à un appareil économique en difficulté depuis plus de cinq ans».
Dans ce contexte, on a déploré le grand retard accusé dans la promulgation du nouveau code d’investissement et proposé la réforme de la politique de change qui pénalise, à l’heure actuelle, les entreprises voulant s’exporter à l’étranger; «celles-ci ont besoin d’un soutien financier de la part des banques tunisiennes qui doivent constituer leur réseau à l’étranger à l’instar des banques marocaines», a lancé un intervenant.
La question de l’équilibre régional et de l’économie solidaire a aussi été soulevée ainsi que «l’encouragement à apporter aux start-up étrangères pour qu’elles viennent s’installer dans les technopoles tunisiens surtout que ces derniers sont implantés à proximité d’écoles d’ingénieurs de renommée», précise un autre intervenant.
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