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Trump à la Maison blanche : Une tragédie pour l’Amérique et le monde

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L’élection de Donald Trump, un dangereux leader populiste, à la tête des Etats-Unis, doit interpeller les élites dans le monde entier.

Par Salah Darghouth *

La soirée électorale du 8 novembre 2016 aux Etats-Unis a été tragique. Comme beaucoup, nous sommes sous le choc. L’élection de Donald Trump à la présidence américaine est perçue comme une catastrophe qui aura des répercussions terribles si ses promesses électorales sont tenues: les relations internationales, les accords commerciaux régionaux et internationaux, le Moyen-Orient, le réchauffement climatique, la politique énergétique et l’environnement, la diversité et l’immigration, la réforme de la santé (Obamacare), l’armement, la Cour suprême, l’avortement… Et la liste des risques est longue.

Son élection n’est rien de moins qu’une tragédie pour l’Amérique et le monde, et un triomphe des forces du nativisme, de l’autoritarisme, de la misogynie et du racisme aux Etats-Unis et dans monde. Sa choquante ascension est un événement écœurant dans l’histoire des démocraties.

Le 20 janvier 2017, on va assister à l’investiture d’un nouveau dirigeant qui, en quelques mois de campagne électorale, n’a fait que raviver les forces de la haine, de la xénophobie, du racisme et de la «suprématie blanche». Il est impossible de réagir, à ce moment et à chaud, avec rien de moins que le dégoût et l’anxiété profonde.

Ceci dit, une fois que le choc passé, plusieurs questions méritent d’être posées: Quelles sont les causes profondes de cette fulgurante ascension? Quels sont les caractéristiques démographiques, historiques, économiques et sociales des millions de gens qui ont voté pour lui? Comment se fait-il que cette expression de ras-le-bol se manifeste aussi massivement alors que la plupart des clignotants classiques de la croissance, la relance économique et de l’emploi sont au vert? Qu’est-ce qui explique l’échec patent de TOUS les instituts de sondage qui se sont complètement trompés dans leurs prévisions? Ont-ils omis d’intégrer les millions qui se sentent laissés-pour-compte dans leurs modèles?

Dans son éditorial de ce matin, sur le ‘‘New York Times’’, intitulé ‘‘Our Unknown country’’ (Notre méconnu pays), Paul Grugman se pose aussi des questions, y compris sur lui-même, Prix Nobel en économie, et aux spécialistes du développement comme lui.
Et nous? Avons-nous des leçons utiles à tirer? Entre autres, intégrons-nous véritablement les problèmes des laissés-pour-compte dans nos programmes de développement? Donnons-nous véritablement la priorité qu’il faut pour les questions d’équité? Qu’on nous permette d’en douter…

* Ex-cadre à la Banque Mondiale.

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