La Chambre de commerce tuniso-britannique (CCTB) a organisé, jeudi, un petit-déjeuner débat sur la «stratégie énergétique de la Tunisie 2020».
Cet événement, le premier débat public auquel prend part Hela Cheikhrouhou, ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, depuis l’approbation par le conseil des ministres de la stratégie énergétique 2030, s’est déroulé en présence de Rufus Drabble, ambassadeur-adjoint du Royaume-Uni en Tunisie. Il a permis aux représentants des entreprises participantes, aux experts et aux invités d’écouter l’exposé détaillé de la nouvelle stratégie et de débattre avec la ministre de la situation du secteur de l’énergie.
Mehdi Ben Abdallah, président de la CCTB a rappelé, dans son allocution d’ouverture, que «la stratégie énergétique de la Tunisie 2020» est l’un des sujets les plus importants et les plus stratégiques pour le développement de la Tunisie. Il a rappelé, au passage, les différentes politiques énergétiques depuis l’indépendance du pays, tout en s’inquiétant de la situation énergétique actuelle, marquée par un déficit énergétique croissant. «Nous avons besoin d’une nouvelle politique énergétique, celle de 2020, celle de 2030, celle de demain, qui permettra à nos enfants de construire les futures politiques énergétiques», a-t-il dit, en insistant sur le fait que les grandes difficultés du secteur «nous mettent dans l’obligation de nous mettre tous ensemble au travail, rapidement, pour développer des solutions innovantes et prendre des décisions courageuses pour assurer une visibilité suffisante à la stratégie énergétique tunisienne».
Mehdi Ben Abdallah.
Depuis 1960, chaque décennie a connu des défis et des moments difficiles, et c’est toujours grâce aux courageux cadres et techniciens de l’administration nationale, dont beaucoup étaient présents dans la salle, que la Tunisie a pu relever les défis, a encore rappelé M. Ben Abdallah, en appelant à arrêter de diaboliser les opérateurs du secteur, souvent accusés de corruption, qui plus est sans preuves, et aider ainsi à débloquer le processus de prise de décision aux niveau du parlement, du gouvernement et de l’administration publique.
M. Ben Abdallah a enfin exposé les trois axes sur lesquels il va falloir travailler le plus rapidement possible, citant les textes réglementaires à mettre à jour, la levée de certains blocages dans le système politico-économique, aux niveaux des communautés locales, des structures et des entreprises publiques, et, enfin, sur le plan international, la promotion des ressources et la recherche des partenaires et investisseurs.
M. Drabble a, de son côté, rappelé l’engagement de la Grande-Bretagne dans le développement des relations tuniso-britanniques dans le secteur de l’énergie et souhaité la redynamisation et la reprise des travaux du comité de pilotage tuniso-britannique pour le secteur de l’énergie, créé en 2004 et qui ne s’est plus réuni depuis 2010.
La journée a aussi vu les présentations de Ali Hjaiej, secrétaire général de la chambre, sur les «enjeux du mix énergétique pour la production électrique», et Mohamed Chaabouni, coordinateur de la commission énergie de la chambre, sur le «secteur de la distribution : défis et opportunité réelles».
Après avoir fait un exposé de la nouvelle stratégique énergétique de la Tunisie, Mme Cheikhrouhou a reconnu les difficultés de la situation actuelle, en insistant sur la détermination du gouvernement à engager tous les chantiers nécessaires pour réussir la mise en œuvre de cette nouvelle vision.
Selon Mme Cheikhrouhou, les trois principaux axes de la nouvelle stratégie résident dans la reconstitution des réserves en énergie fossiles en vue e réaliser l’indépendance énergétique; la transformation et le transport des énergies; et enfin le renforcement de la capacité de production d’électricité, tout en travaillant sur l’efficacité énergétique.
La ministre a aussi abordé plusieurs autres thèmes d’importance, tels que la restructuration de l’Entreprise tunisienne des activités pétrolières (Etap), l’adaptation du code des hydrocarbure à l’article 13 de la constitution, le renforcement du dialogue avec le secteur privé, les études sur l’énergie non-conventionnelle, l’importation de GNL, le raffinage et le stockage, les énergies renouvelables, et notamment solaire, ou encore le transport des produits pétroliers.
Mme Cheikhrouhou a aussi insisté sur la responsabilité sociale des entreprises actives dans le secteur et la nécessité de développer des programmes sociaux adéquats dans les régions où elles opèrent.
I. B. (avec communiqué).
Donnez votre avis