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Séminaire : L’archivage numérique des documents de la révolution

La Bibliothèque nationale de Tunisie abrite, le samedi 11 mars 2017, une journée scientifique sur l’archivage numérique des documents de la révolution.

Les soulèvements populaires, qui ont embrasé la Tunisie du 17 décembre 2010 au 14 janvier 2011, n’ont pas bénéficié de couverture médiatique officielle. Les associations, les blogueurs, les cyber-activistes, les internautes et les manifestants ont produit, cependant, des vidéos et des photos des 29 jours de révolution et les ont diffusées tant sur les réseaux sociaux que sur les chaînes de télévision étrangères (France 24, Al-Jazira, Al-Arabiya…)

Ces sources numériques de la révolution étant tributaires de leur fragilité mais aussi du piratage, de la falsification et, voire, sur le long terme, du désintérêt de leurs auteurs, ne sont pas pérennes.

Afin de préserver la mémoire de cette période cruciale et de préparer les conditions de la recherche scientifique, un collectif s’est constitué autour de plusieurs compétences (archivistes, documentalistes, historiens, analystes…). Il regroupe des chercheurs individuels, des étudiants, des donateurs et des institutions nationales: les Archives nationales de Tunisie, l’Institut supérieur de documentation (ISD), l’Institut supérieur d’histoire de la Tunisie contemporaine (ISHTC), la Bibliothèque nationale de Tunisie et le Réseau Doustourna.

Bénéficiant de l’appui financier de la Fondation euro-méditerranéenne de soutien aux défenseurs des droits de l’homme, ce collectif a mis en œuvre le projet de collecter les sources numériques de la révolution et a confié leur catalogage, leur indexation et leur conservation aux Archives nationales de Tunisie.

La collecte des sources numériques de la révolution, première étape du projet, est achevée et, s’il est encore possible de récupérer des fonds que des particuliers, séduits par le projet, souhaitent confier aux Archives nationales, il semble nécessaire désormais de procéder à la collecte de sources écrites et orales de la révolution, tels que les communiqués, les procès verbaux des réunions, les rapports, les statistiques produits par l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), l’Ordre national des avocats tunisiens (Onat), la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES).

Les articles parus dans les journaux électroniques, les statuts des internautes, les dessins, les chants, les caricatures, les graffitis seront recensés et traités par la Bibliothèque nationale.

Le collectif se propose par ailleurs de procéder à l’acquisition de vidéos diffusées par France 24 ou sur des sites électroniques français et conservées respectivement en France par la Bibliothèque nationale de France (BnF), la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC) et l’agence Génériques.

La collecte des archives de la révolution se caractérise par sa complexité. En effet, la difficulté à identifier les auteurs des archives, la dispersion des sources audio-visuelles à travers le pays mais aussi à l’étranger et la diversité des supports nécessitent la médiatisation du projet de leur collecte.

Aussi, le séminaire de samedi, qui s’ouvrira sur la présentation du fonds collecté et sur son illustration par la projection de vidéos inédites, se propose-t-il de faire le point de la collecte effectuée et d’inviter les organisations qui ont joué un rôle dans les soulèvements (UGTT, Onat, LTDH, FTDES) à participer à la table-ronde et à présenter les archives qu’ils détiennent.

Ce séminaire sera aussi l’occasion d’honorer les associations et les personnes qui ont contribué à guider les enquêtrices dans leurs recherches du patrimoine numérique de la révolution.

Parmi les participants, on citera, autour de Raja Ben Slama, directrice de la Bibliothèque nationale, de Hédi Jellab, directeur des Archives nationales, et Ramy Salhi, directeur du bureau Maghreb du Réseau euro-méditerranéen, Rabâa Abdelkéfi, coordinatrice du collectif chargé de la collecte des archives numériques de la révolution, Myriam Ben Saoud, Dalila Zouabi, Maha Mhamdi (enquêtrices), Emna Aouadi (UGTT), Dalila Ben Msaddak (Onat), Raoudha Gharbi (LTDH), Aberrahman Hédhili (FTDES), Sami Ben Gharbia (Nawaat), Sarah Clément (Génériques), Samia Charfi Ben Kaddour (MESRS), Kmar Bendana (ISHTC), Jean-Marc Salmon (Ethos, Institut Mines-Télécom, Paris) et Hechmi Ben Frej (Doustourna)

Au cours de cette journée, une exposition de livres et de documents divers, articles de presse, photos, graffitis et vidéos, produits pendant les 29 jours de révolution, se tiendra à la Bibliothèque nationale.

Source : communiqué.

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