Des chefs d’entreprises ont décidé de mettre la main à la pâte et participer à l’entretien des espaces verts dans les villes et villages.
Par Zohra Abid
Des accords tripartites de partenariat de 3 ans renouvelables ont été signés, mardi 25 avril 2017, entre le ministère des Affaires locales et de l’Environnement, plusieurs délégations spéciales et des chefs d’entreprises.
Le développement de la culture du mécénat
Ces accords s’inscrivent dans le programme «Mécénat vert», initié par le ministère et qui vise la préservation, l’aménagement et la propreté des zones vertes dans les villes, y compris, surtout, les quartiers populaires.
Parmi les zones concernées, dans un premier temps, Rades et Ezzahra, dans la banlieue sud de Tunis, El-Omrane à Tunis, aux Berges du Lac à La Goulette, à Siliana, etc… D’autres zones identifiées à l’échelle nationale sont sur la liste et attendent des mécènes.
C’est ce qu’a indiqué Riadh Mouakhar, ministre des Affaires locales et de l’Environnement, lors de la conférence de presse consacrée à la présentation du programme.
Il est temps que tout le monde, y compris le simple citoyen, s’implique dans ce programme visant à assurer la propreté du milieu urbain. «Nous voulons, à l’instar de ce qui se fait partout dans le monde, instaurer une culture du mécénat pour l’environnement. Une quinzaine d’entreprises ont répondu, aujourd’hui, à l’appel. Une vingtaine d’autres les joindront d’ici 2018. Je remercie ces entreprises citoyennes soucieuses de leurs responsabilités sociétales, notamment celles qui se sont engagées dans 4 ou 5 communes», a lancé le ministre, en assurant que l’opération n’aura aucune connotation commerciale. Il y aura juste un panneau indiquant que l’espace est entretenu par telle ou telle entreprise. Ce qui est la moindre des choses.
Des entreprises citoyennes
Avant d’annoncer le démarrage de ce programme, les responsables du ministère des Affaires locales et de l’Environnement ont dû faire du porte-à-porte pour en expliquer les tenants et les aboutissants, convaincre leurs interlocuteurs et engager un premier groupe d’entreprises partenaires.
«Les délégations spéciales s’engagent, à leur tour, à soutenir les entreprises volontaires et à leur préparer le terrain, notamment en collectant les déchets et en fournissant l’eau pour l’arrosage des parcs. Ils n’ont pas à les empêcher d’intervenir sur le terrain, à les décourager ou à les démobiliser, comme il a souvent été le cas, en leur disant de ne pas se mêler d’une affaire qui ne les concerne pas», a encore affirmé M. Mouakhar. Et d’ajouter: «J’ai confiance dans les entreprises qui se sont engagées dans ce programme. L’appétit venant souvent en mangeant, je suis sûr que d’autres vont se joindre à nous très bientôt».
Ce programme, dont une partie sera financée par l’Etat, va créer des emplois stables dans la propreté, le jardinage et l’entretien des zones urbaines. «Certaines communes sont devenues des points noirs et les espaces verts ont été transformés en poubelles à ciel ouvert. Nous voulons que ces espaces soient désormais exploitables pour le loisir et le divertissement des familles et qu’ils aident à créer des emplois», a encore souligné le ministre.
Zouhour Methammem.
Partenariat public/privé
Interrogé par Kapitalis sur le niveau de compétence des employés municipaux, M. Mouakhar nous a confié que le taux d’encadrement dans les mairies est encore très faible, ne dépassant guère 10%, comme c’est le cas de la ville de Tunis. Dans certaines municipalités, ce taux n’atteint même pas 2%. Il y a donc encore du chemin à faire. Aussi, toutes les communes seront-elles étoffées par des gens formés dans des tâches précises et il y aura des techniciens supérieurs, ingénieurs, architectes paysagistes, ingénieurs en transport, etc., a assuré le ministre.
L’objectif du programme est aussi d’améliorer le travail des mairies qui manquent des cadres formés et des moyens financiers et techniques nécessaires à l’amélioration de la propreté. Ce qui va nécessiter une forte implication des services de l’Etat. «Nous venons de créer des espaces verts à Douar Hicher, au Kef… Un parc de 2 hectares à Oued Sebaï (Jebel Lahmar) a été inauguré en novembre dernier, à l’occasion de la Fête de l’arbre, par le président de la république. Notre programme est décentralisé. Il touchera au fur et à mesure toutes les municipalités», a enchaîné le ministre.
«Le mécénat vert est l’une des composantes d’un programme national dédié à la propreté de la ville et à la protection de l’environnement qui repose sur le principe du partenariat public/privé dans le domaine de l’amélioration des espaces verts dans les zones urbaines dans tout le pays», a indiqué, de son côté, Zouhour Methammem, directrice au ministère des Affaires locales et de l’Environnement.
Rappelons que les premières entreprises qui se sont engagées dans ce programme sont Samsung, Monoprix, Meubles Intérieurs, Foire du Kram, Carrefour, Magasin Général, Société nationale de distribution des pétroles (SNDP), Randa, The Résidence, Banque Zitouna, Honda, Société Hamila, Agil, Four Seasons, Vermeg ainsi que Rotary Club.
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